I. Évocation d’une course matinale
1. La dimension narrative du poème
La dimension narrative du poème repose sur la chronologie avec différentes étapes aux vers 7 et 8 « Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse. » Le poème est par conséquent divisé en deux. Nous retrouvons du vers 2 à 3 « Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombre ne quittaient pas la route du bois ». L’immobilité de la nature est une association à une nature morte et sans vie, des vers 3 et 4 « J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit », l’éveil de la nature transparaît aux vers 5 et 6 « La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom », la première entreprise, des vers 7 et 8 « Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse. », la nature est une déesse, des vers 9 à 11 « A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais », le jeu de poursuite de l’aube, et des vers 12 et 13 « En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois », l’étreinte de l’aube. Il y a donc une chronologie successive dans ce poème.
2. Un itinéraire temporel
L’itinéraire temporel s’occasionne dès le vers 1 « J’ai embrassé l’aube d’été. », le vers d’ouverture. C’est un vers d’octosyllabe, un vers blanc et terminal. Il y a une continuité entre passé et présent que l’on peut relever avec les verbes du présents « je ris » et tous les verbes au passé présent dans le texte. Le vers 14 « Au réveil il était midi. » détient une importance primordiale, il clôture le texte et l’on peut relever l’importance du temps de l’imparfait.
Le poème est structuré en ellipse narrative sur plusieurs heures que l’on relève dans les avants dernières et la dernière strophe. L’itinéraire temporel est donc confus. Au début du poème mais c’est au cours des dernières strophes mais surtout au dernier vers que nous détenons cette information.
3. Itinéraire dans l’espace
L’espace est d’une nature confuse. Deux lieux sont confondus, la nature au vers 3 « J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit », au vers 7 « Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : », au vers 9 « Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncé au coq », au vers 12 et 13 « comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais. En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, ». La nature est ici personnifiée au vers 4 « pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit ». Rimbaud donne de l’importance à celle-ci, ainsi qu’avec la métaphore au vers 7 « Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins », Rimbaud y personnifie le wasserfall. Il transforme l’univers de la nature.
Cette dernière ressort donc les caractéristiques d’un monde enchanté et imaginaire.
L’espace à donc par conséquent une place indiscutable dans « Aube » car elle établit la majeur partie du rêve de l’enfant.