Anouilh, Antigone, Résumé
Tragédie en prose, en un acte.
En ouverture, le Prologue se tient au devant de la scène et présente les onze personnages de la pièce. Le public les voit vaquer à leurs occupations en arrière-plan pendant que le Prologue définit à tour de rôle leur caractère et leur emploi.
Première partie
Antigone se fait surprendre par sa nourrice alors qu’elle rentre chez elle en catimini aux premières lueurs de l’aube. Pressée par les questions de la vieille femme, elle prétexte un rendez-vous nocturne afin de la rassurer.
Comme la nourrice sort, Ismène, la sœur d’Antigone, paraît et s’étonne du lever matinal de la jeune fille. Au courant du projet de sa sœur d’ensevelir le corps de Polynice malgré l’édit royal de Créon qui l’interdit, elle tente, en vain, de la faire renoncer. Antigone semble plus que jamais déterminée.
Nouveau chassé-croisé entre la nourrice et Ismène. Antigone, en proie au doute, cherche le réconfort auprès de la vieille femme. Sa nourrice, ignorant sa résolution, ne comprend pas la portée de ses propos ambigus. Antigone songe à la mort qui l’attend et demande à mots couverts à la vieille de tuer sa chienne quand elle ne sera plus là.
Hémon, fils de Créon et fiancé d’Antigone, entre en scène. Sa promise le prie de l’excuser pour leur dispute de la veille et se sent réconfortée par la constance des sentiments amoureux que lui porte Hémon. Cependant, après lui avoir fait promettre de ne pas la questionner, elle lui annonce qu’elle ne sera jamais son épouse. Un malentendu s’installe entre les deux jeunes gens : Antigone ne fait qu’anticiper sa mort prochaine tandis que son fiancé, stupéfait par se retournement complet de situation, pense qu’elle le rejette.
Ismène, de retour, essaie une fois encore de raisonner sa soeur. Celle-ci lui jette à la figure qu’elle a déjà défié l’autorité de leur oncle, et mis son projet à exécution la nuit passée.
Créon apprend l’ensevelissement de Polynice par Jonas, un des gardes posté à la surveillance du corps. Croyant à un complot, le roi laisse d’abord éclater sa colère puis prend des mesures pour renforcer la garde autour du cadavre. Il demande à Jonas de ne pas ébruiter l’affaire sous peine d’y perdre la vie.
Intermède
Au cœur de la pièce, pénètre le Chœur qui vient exposer au public sa perception de la tragédie, en l’opposant au genre dramatique.
Deuxième partie
Antigone apparaît sur scène, traînée brutalement par trois gardes qui l’ont surprise près du corps de Polynice. Ils la traitent sans ménagement puisqu’ils ignorent son identité.
Arrive Créon qui somme les gardes de s’expliquer sur l’arrestation de sa nièce. Après avoir écouté leur rapport sans y croire, le roi les fait mettre au secret pour éviter le scandale.
Resté seul avec sa nièce, Créon commence alors à l’interroger. Pour lui, la solution est simple. Il suffit d’étouffer le scandale dans l’œuf. Mais c’est compter sans la personnalité d’Antigone qui rétorque qu’elle n’a cure du scandale et recommencera.
La confrontation monte alors en intensité et Créon se met lui-même au défi de parvenir à apprivoiser cette enfant rebelle. Il change maintes fois de tactique pour l’amadouer. S’installe alors un dialogue de sourds. Les justifications politiques de son édit, au lieu de toucher Antigone, ne font que la dégoûter davantage. Créon perd peu à peu son sang-froid. Il finit par lui peindre la vraie nature de ses deux frères, Polynice et Étéocle, et lui révèle leur indignité. Antigone accuse le coup et manque de fléchir. Alors qu’elle est prête à se soumettre, l’évocation par Créon de son futur bonheur domestique avec Hémon remet le feu aux poudres. Révoltée par la perspective d’une vie fade et sans relief, elle choisit d’affronter la mort et de provoquer le scandale redouté par son oncle.
Ismène entre en scène, prête à partager le sort de sa soeur, mais Antigone rejette son soutien en lui affirmant qu’il est « trop tard ». Créon appelle ses gardes…à la grande satisfaction d’Antigone qui semble exaltée et soulagée à l’idée de mourir.
Nouvelle entrée du Chœur qui supplie Créon de revenir sur sa décision. Le roi réplique qu’il ne le peut car Antigone a déjà choisi son destin.
Hémon vient à son tour implorer son père mais en vain. Il sort en titubant de douleur.
Antigone, dans l’attente de son châtiment, reste seule avec un garde qui n’exprime aucune compassion. Son seul souci réside dans sa carrière et il lui apprend sans ciller qu’elle sera enterrée vivante. Elle exprime le souhait de dicter une lettre d’adieu destinée à Hémon. Là, elle confesse qu’elle ignore finalement le sens de sa mort, qui lui paraît absurde. Mais au moment de suivre les gardes, elle se reprend et corrige son message pour que ses derniers doutes soient ignorés de tous.
Un messager vient apprendre à Créon que sa nièce est morte, après s’être pendue dans son tombeau aux cordons de sa ceinture. Il lui annonce également le décès d’Hémon qui s’est donné la mort avec son épée. Enfin, le Chœur l’informe du suicide de sa femme, Eurydice, qui n’a pas pu survivre à l’annonce de la mort de leur fils. Créon accueille toutes ces nouvelles affreuses avec un calme surprenant et s’en retourne régler les affaires en cours en compagnie de son page.
Le Chœur entre en scène et souligne la dimension dérisoire du duel d’Antigone et de Créon et l’ironie du sort humain.