Zola, l’Assommoir, Résumé
L’Assommoir de Zola est le 7ème roman du cycle des Rougon-Macquart, l’Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire. Publié en janvier 1877, ce roman connaît un grand succès auprès des lecteurs, car il dépeint la réalité des classes ouvrières et les fléaux de ce siècle, comme l’alcool et les mauvaises conditions de vie.
Cette œuvre a été vivement critiquée, cependant l’auteur dit lui-même dans la préface : « Mon œuvre me défendra, c’est une œuvre de vérité, le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui a l’odeur du peuple ».
Chapitre 1 à 4 : Le mariage et l’ouverture de la blanchisserie
Gervaise, une femme boiteuse mais ayant certains charmes, est seule dans une chambre d’hôtel d’une rue du quartier de la Goutte d’Or à Paris avec ses deux enfants. Elle attend le retour d’Auguste Lantier, qui, pour la première fois, n’est pas rentré de la nuit, elle le sait infidèle et paresseux mais ne peut rien faire vu qu’ils n’ont pas un sou. Quand il rentre, il se met en colère et s’en va, abandonnant sa femme et ses enfants sans un seul regret.
La jeune femme se rend au lavoir, mais elle y voit Virginie, la sœur d’Adèle, cette dernière étant la maitresse de Lantier. Une dispute éclate entre les deux femmes, Gervaise est renvoyée du lavoir, elle se retrouve à la rue, mais, étant d’une nature brave, elle est engagée par Mme Fauconnier, une blanchisseuse qui apprécie la qualité de son travail. A cette période, elle rencontre un ouvrier zingueur du nom de Coupeau. Ce dernier la courtise et l’invite à l’Assommoir, un cabaret qui est connu pour son eau-de-vie de mauvaise qualité. La jeune femme lui explique son envie d’une vie simple avec un mari qui ne la battra pas et qui ne boira pas, ce problème étant récurrent au sein de sa famille. Coupeau arrive à la convaincre de l’épouser. L’ouvrier la présente à sa sœur et son beau-frère, les Lorilleux, mais le couple ne l’accepte pas, il se moque de sa jambe boiteuse et la surnomme même la « Banban ».
Le mariage a lieu le 29 juillet 1850, Zola décrit le chemin du couple et des invités ainsi que le repas où la nourriture et l’alcool coulent à flot. Le chapitre 4 se passe 4 ans après l’union de Coupeau et de Gervaise, le couple a économisé de l’argent et travaille dur pour pouvoir réaliser ses rêves. Tout semble aller pour le mieux, Gervaise accouche d’une petite fille qui se prénomme Anna, surnommée Nana.
Alors que le projet d’ouvrir la blanchisserie commence à prendre forme, Coupeau tombe du toit sur lequel il travaille et a un grave accident. Malheureusement les soins et la convalescence de l’ouvrier vont coûter toutes les économies du couple. L’ouvrier zingueur sombre peu à peu dans l’alcoolisme et devient paresseux, reculant sans cesse le moment où il reprendra son activité.
Gervaise voit son rêve s’envoler mais Goujet, son voisin vivant avec sa mère est amoureux de la jeune femme. Comprenant l’importance de la blanchisserie aux yeux de Gervaise, le forgeron lui prête 500 francs qui lui permettront de s’installer.
Chapitre 5 à 9 : La réalisation du projet et le succès de la Blanchisserie
Grâce à l’aide financière de Goujet, Gervaise ouvre sa blanchisserie dans la rue de la Goutte d’Or, elle se fait plaisir et dépense une partie de sa fortune pour offrir un cadre chaleureux et convivial à ses clientes. Au début, Gervaise se fait connaître par la qualité de son travail, elle arrive même à récupérer des clientes qui allaient chez Mme Fauconnier, son ancien employeur. Elle rembourse Goujet petit à petit comme c’était indiqué dans leur accord.
Malheureusement, Coupeau a repris le travail mais de manière saccadé, il se rend au chantier quand bon lui semble et passe la plupart de son temps à boire et à manger. Gervaise se démène pourtant pour garder la blanchisserie à flot, elle arrive à engager deux employées et une apprentie mais Coupeau, sous l’emprise de l’alcool s’en prend au jeunes femmes. Face à son mari qui devient alcoolique et violent, Gervaise se rapproche de Goujet, elle comprend l’attachement et l’amour du forgeron à son égard.
La blanchisserie va de plus en plus mal, Gervaise, se lassant de se battre pour son commerce et entretenir son mari, commence à céder à la gourmandise et dépense sans compter. Les dettes deviennent de plus en plus importantes, elle emprunte de l’argent, ses revenus ne suffisant plus à payer le loyer. A cette même période, elle va accueillir sa belle-mère qui ne peut plus vivre seule et dont les Lorilleux ne veulent pas.
Etant influencée par Virginie, la sœur d’Adèle qui était la maitresse de Lantier, avec qui elle a fait la paix, Gervaise décide de préparer un repas immense et encore une fois, achète sans regarder à la dépense. Pendant cette fête, Lantier fait son apparition.
Auguste Lantier, habile manipulateur et doué pour être pris en charge va réussir à s’installer chez Gervaise et Coupeau, n’hésitant pas à reconquérir la jeune femme sous les yeux de son ami.
La situation devient normale pour Gervaise qui nourrit les deux hommes en subissant des pressions psychologiques et physiques. Etant complétement désespérée et influencée par son entourage qui ne cesse de la rabaisser, la jeune femme décide de céder sa blanchisserie à Virginie. Lantier, qui ne perd jamais une occasion de profiter d’autrui, s’installe en ménage avec cette dernière.
Chapitre 10 à 13 : La descente sociale et la fin de Gervaise
Coupeau et Gervaise s’installent dans une petite chambre avec un cabinet dans un immeuble. Ils pensent pouvoir sortir de la misère grâce à un travail qui rapporte 400 francs à l’ouvrier zingueur, mais le couple décide de faire une grande fête pour la communion de leur fille, Nana. Cette dernière qui a 15 ans, ne cesse de fuguer.
C’est la descente aux Enfers pour Gervaise, elle se laisse complètement aller, cédant même aux insistances de Coupeau pour aller boire de l’eau-de-vie à l’Assommoir. La jeune femme perd le travail qu’elle avait trouvé dans une blanchisserie, n’ayant plus aucune fierté, elle arrive à gagner 4 sous en lavant le sol de son ancienne boutique, qui est maintenant celle de Virginie qui n’hésite pas à la rabaisser.
Vendant toutes leurs affaires au mont-de-piété pour pouvoir payer l’eau-de-vie à l’Assommoir, Gervaise et Coupeau se retrouvent à la rue.
L’ancien ouvrier zingueur est interné à l’hôpital Saint-Anne où il fait des crises de delirium tremens, ces dernières sont dues au sevrage de l’alcool. Il meurt dans cet hôpital sous les yeux de Gervaise.
La jeune femme est dans la rue, elle essaie de se prostituer sans grand succès et fouille les poubelles pour trouver de quoi manger. Goujet, qui tombe sur elle un soir, la ramène chez lui et lui donne à manger, mais Gervaise, honteuse, s’enfuit. Elle est trouvée morte un matin sous les escaliers, quelques mois plus tard.
C’est le père Bazouge qui viendra la chercher, les derniers mots du roman invitent à réfléchir sur la condition humaine : « Va, t’es heureuse. Fais dodo, ma belle ! »