Racine, Phèdre, Résumé
Tragédie en vers, cinq actes.
Situation politique
Thésée, roi légitime de Trézène par filiation, règne également sur Athènes, royaume accordé par Égée, son père adoptif.
Acte premier
Hippolyte, fils du roi Thésée, annonce à son confident Théramène, sa résolution de quitter Trézène. Il justifie d’abord ce départ par son désir de retrouver Thésée, qu’il ne croit pas mort. Ensuite, il veut fuir Phèdre, sa belle-mère, qui s’est éprise de lui. Enfin, il avoue son amour pour Aricie, prisonnière à Trézène. Il fuit afin de ne pas braver l’interdiction paternelle : Aricie, sœur des ennemis de Thésée, n’a pas le droit de se marier afin de ne pas perpétuer la lignée des Pallantides qui régna jadis sur Athènes.
Phèdre, pressée par sa confidente Oenone, finit par avouer son amour coupable et irrépressible pour son beau-fils. Elle fait part de son désir de suicide. L’annonce de la mort de Thésée vient soudain bouleverser la situation. Oenone en profite pour persuader Phèdre de s’associer à Hippolyte contre Aricie, à qui elle prête des ambitions politiques.
Acte II
Aricie confie à Ismène, sa suivante, les sentiments amoureux qui la poussent vers Hippolyte.
Hippolyte rend à Aricie sa liberté et lui propose de régner sur Athènes. Il finit par lui avouer l’amour qu’elle lui inspire. A demi-mot, Aricie dévoile à son tour ses sentiments.
Phèdre approche son beau-fils pour intercéder en faveur d’Acamas, le fils qu’elle a eu avec Thésée. Puis elle lui déclare son amour passionné. Devant l’indifférence du jeune prince, elle lui arrache son épée et menace de se tuer.
Encore sous le choc, Hippolyte reçoit de son confident des nouvelles bouleversantes : Acamas, prétendant au trône de Crète, a été proclamé roi par les Athéniens et la rumeur affirme que Thésée serait toujours vivant.
Acte III
Oenone engage Phèdre à conquérir Hippolyte en lui proposant le trône d’Athènes, au détriment de son propre fils. Restée seule, Phèdre implore Vénus d’attendrir Hippolyte.
Oenone revient vers sa maîtresse pour l’avertir de l’arrivée de Thésée. Elle persuade Phèdre de calomnier son beau-fils devant lui pour sauver son honneur.
Lorsque survient Thésée, tous semblent vouloir le fuir : Phèdre s’échappe sur un discours sibyllin tandis qu’Hippolyte exprime son désir de liberté : il veut partir de Trézène pour conquérir ailleurs sa propre gloire.
Devant Théramène, Hippolyte affirme sa détermination à défendre sa passion amoureuse.
Acte IV
Oenone calomnie Hippolyte en l’accusant d’un amour incestueux envers Phèdre.
Trompé par ces propos perfides, Thésée, confronté à son fils, donne libre cours à sa colère et invoque sur lui la vengeance de Neptune. Hippolyte clamera en vain son innocence, allant jusqu’à lui avouer son amour pour Aricie.
Resté seul, le roi oscille entre l’accablement et la fureur. Phèdre le rejoint dans l’intention de calmer sa colère et d’obtenir le pardon pour Hippolyte ; mais, apprenant de la bouche du roi l’amour du prince pour Aricie, elle revient finalement sur sa décision et ne dit rien qui puisse le sauver.
Restée seule, elle rentre dans une fureur jalouse dont Oenone, venue la réconforter, va faire les frais.
Acte V
Hippolyte déclare à Aricie qu’il souhaite l’épouser et fuir avec elle. Il part le premier et elle devra le rejoindre.
Avant de partir, Aricie tient à rencontrer Thésée, très désireux de connaître la vérité mais encore trop furieux pour être lucide. Sans vraiment oser parler franchement, la princesse laisse entendre l’existence de la machination qui accable son innocent amant. Le roi, perdu dans un abîme de perplexité, ordonne qu’Oenone paraisse devant lui.
On apprend alors le suicide d’Oenone. Rongé par le doute et la culpabilité, Thésée désire ardemment revoir son fils qu’il croit de plus en plus innocent ; envahi par l’angoisse, il regrette de l’avoir voué aux foudres de Neptune.
Théramène vient confirmer les craintes de Thésée : la malédiction a mortellement frappé Hippolyte sous la forme d’un monstre aquatique. Le roi, accablé de remords, pleure cette mort héroïque et cruelle.
Phèdre avoue enfin sa perfidie et meurt, empoisonnée de sa propre main. Aricie, désespérée par la perte tragique de son promis, est recueillie par Thésée et devient sa fille adoptive.