– 1827 : Mort de son père. Il va se retrouver sans père rapidement avec un beau-père, le commandant Aupick ; ils ne s’entendent pas.
– 1839 : Renvoyé du lycée Louis Le Grand, son beau-père décide de l’envoyer aux Indes pour lui apprendre la vie, mais il va seulement aller jusqu’aux îles Bourbon (Réunion et île Maurice) en 1840. Puis il rentre en France en 1842.
– 1842 : A son retour de Voyage, il entre en possession de son héritage et il va tout dilapider. Il vivra tout le temps dans la gêne financière.
– 1842 : Il commence à écrire ses premiers poèmes : « A une dame créole« .
– 1842 : Il rencontre Jeanne Duval, une métisse, nomée la Vénus noire, puis en 1847, il rencontre Marie Daubrun.
– 1857 : Parution de « Fleurs du Mal », recueil censuré en partie (six poèmes retirés pour obscénité) et Baudelaire est condamné à payer 300 francs, somme qu’il n’a pas. Il va être terriblement affecté par le fait de retirer six de ses poèmes, car il a le sentiment d’avoir conçu une architecture très recherchée. Il va se sentir incompris : la société ne le comprend pas.
– 1861 : Nouvelle édition des « Fleurs du Mal ».
– 1859-1860 : « Les Paradis Artificiels« .
– 1864 : « Les petits poèmes en prose« .
– 1864 : Il tombe malade, syphilis, puis troubles nerveux : il perd l’usage de la moitié de son corps puis de la parole suite à une attaque cérébrale.
– 1867 : Il meurt à l’âge de 46 ans.
– 1868 : Théophile Gautier reprend le mythe littéraire de Baudelaire, et définit la condition du poète.
Le sentiment de malheur et de tristesse se ressent chez lui et dans ses poèmes. Baudelaire a eu une existence remplie de malheurs. Il la ressent et se plaint de ne pas pouvoir écrire autant qu’il le souhaiterait. En effet il connaît beaucoup de périodes de silence, et ses grandes périodes fertiles seront 1842-1847 et 1857-1861.
Le reste du temps, Baudelaire redoute l’impuissance : « l’idée folle de mon impuissance littéraire, m’a tellement effrayé que je me suis précipité dans le travail » (extrait d’une lettre qu’il a écrit à sa mère en 1863).
Pendant sa courte vie, il va essayer de mener à bien cette oeuvre qui lui tient tant à coeur et il va combattre l’impuissance.
Cette malédiciton s’adresse aussi sur son intérieur, d’après lui : Spleen, le guignon et la mélancolie, il parle du malaise qu’il a en lui, qui l’entraîne vers le fond. Il va utiliser son Spleen et sa mélancolie pour être la condition même de son écriture poétique. La malédiction dont il se sent victime va être la condition même de son écriture poétique (inspiration). Il va donc forger l’idée du poète maudit, en premier particulièrement visible dans les vingt premiers poèmes des « Fleurs du Mal » : « L’Albatros », « Bénédiction« , « Le Cygne »…
On trouvera ensuite une lignée de poètes se sentant descendants des poètes maudits, dans la seconde moitié du XIXème siècle.
Rimbaud, à la suite de Baudelaire, va donner, creuser, en mettant de l’ampleur dans cette idée de malédiction du poète : Lettre à Paul Demeny (aussi appelé la lettre d’un voyant).
D’autre poètes de la lignée d’Arthur Rimbaud vont réfléchir sur les conditions des poètes maudits en se disant comme Baudelaire : Rimbaud, Lautréamont, Laforgue…
Ce sentiment de malédiction était au départ le reflet réel d’une vie misérable et obscure et va devenir la condition même de la création poétique. Il va être difficile d’être un poète sans être maudit à la fin du XIXème siècle. Ce lien très fort entre poésie et malédiction va perdurer jusqu’à la fin du XIXème siècle, et il y aura ensuite l’arrivée du mouvement surréaliste.