Ecrivain français.
Né à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu à Rouen en 1821, où son père était chef chirurgien, Flaubert commença son éducation au Collège royal de Rouen, pour le journal duquel il écrit. A quatorze ans, il fait sa première rencontre marquante, en la personne d’Elisa Foucault (future Schlesinger). Il n’oubliera jamais cette rencontre qu’il reconstituera plus tard dans « L’éducation sentimentale » (1869), lors de l’apparition de Marie Arnoux au jeune Frédéric sur le bateau pour Montereau.
Après des études inachevées de droit à Paris, il se consacra entièrement à la littérature, entame une correspondance avec sa famille et des amis, dont George Sand et Emile Zola, réécrit « L’éducation sentimentale » dont il avait rédigé une première ébauche pendant ses années de droit, avec une approche plus autobiographique. A la mort de son père et de sa soeur en 1846, il s’installe dans une propriété du Croisset, près de Rouen. Ses problèmes de santé (probablement l’épilepsie) qui avaient déjà causé son échec à la Sorbonne l’obligèrent à suivre un traitement qui l’amena à rester la plupart du temps chez lui, lui donnant ainsi beaucoup de temps pour écrire, notamment pour travailler toujours sur « L’éducation sentimentale » et sur « La tentation de Saint-Antoine » (1874). Il entame également une liaison tumultueuse avec la poétesse et dramaturge Louise Colet.
En 1851, ayant achevé la première version de « La tentation de Saint-Antoine », il le lit à son ami Maxime du Camp qui lui recommande de le brûler. Il s’embarque avec lui pour l’Egypte, la Terre Sainte, Constantinople et de nombreuses étapes en Europe et revient à temps à Paris pour assister au coup d’état du 2 Novembre de Louis Napoléon. Il commence alors l’écriture de « Madame Bovary » (1857), qui lui prendra cinq ans et qui sera publié en six fois dans la Revue de Paris, le journal de Du Camp,du 1er octobre au 15 décembre 1856. Ce roman, portrait réaliste de la vie bourgeoise, suscitera une telle outrage que l’auteur sera renvoyé devant la justice pour immoralité. Il échappe cependant à la condamnation auprès du même tribunal qui condamnera Charles Baudelaire six mois plus tard sur des accusations identiques.
Il commence immédiatement après à écrire « Salammbô » (1862), fréquente Sainte-Beuve, les frères Goncourt et Théophile Gautier. La sortie couronnée de succès de « Salammbô » l’année suivante l’amène à fréquenter le beau monde parisien, notamment la princesse Mathilde, cousine de Napoléon III.
Après la déception de la publication de « L’éducation sentimentale » en 1869, qui reçut un accueil public et critique plutôt frais, il renoue avec le succès avec « La tentation de Saint-Antoine » et « Trois contes » (1877), qui contient Un coeur simple, La Légende de Saint Julien l’Hospitalier et Hérodias. Il meurt en 1881, laissant le dernier chapitre de « Bouvard et Pécuchet » inachevé.
L’oeuvre de Flaubert se caractérise par une quête de la perfection qui l’incita à réécrire et revoir maintes fois ses romans. « L’Education sentimentale » a été réécrite au moins deux fois, et l’écriture de « La Tentation de Saint Antoine » commença en 1839 avec « Smarh », avec pour ambition de donner à la littérature française son « Faust ». Il le reprit en 1846–49, en 1856 et en 1870 avant finalement de le publier sous son titre définitif en 1874.
La quête de la beauté était l’objectif de Flaubert, et cette quête l’emporta certaines fois sur les questions sociales et morales. Son ambition était de parvenir à un style « aussi rythmé que les vers et aussi précis que la langue de la science », et à recourir au « mot juste ». L’auteur doit être, selon lui, « tel Dieu dans la création, invisible et tout puissant : qu’on le sente partout, qu’on ne le voie nulle part ».