Biographie de Jacques Prévert

Biographie de Jacques Prévert
(1900-1977)

Poète et scénariste français.

Prévert est né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine. Il grandit dans une famille de classe moyenne, et eut une enfance plutôt heureuse. Son père travaille à l’Office central des pauvres de Paris, et amène souvent son fils à son travail. Ces contacts avec la misère et les miséreux influenceront le jeune Prévert, qui aura à cœur désormais le sort des pauvres et de la classe ouvrière. Avec son activité de critique théâtral pour des journaux locaux, le père peut également faire découvrir les pièces à son jeune fils. Cela aura également une influence sur Jacques Prévert.

Pendant son service militaire, il se liera d’amitié avec Yves Tanguy, qui deviendra un peintre surréaliste. En 1921, stationné en Turquie, il fait également la connaissance de Marcel Duhamel. A la fin de leur service, les trois hommes se retrouveront et s’adonneront à une vie de bohème et de rebelle. Duhamel, qui était devenu gérant de l’hôtel Ambassador, prit en charge Prévert, Tanguy et d’autres amis rue du Château, à Montparnasse. En 1925, Prévert épouse Simone Dienne et avec ses deux amis fait la connaissance des jeunes surréalistes, dont André Breton. Les surréalistes rejoignent alors la communauté rue du Château. La belle aventure durera jusqu’en 1928 quand les trois amis eurent des désaccords avec Breton. Prévert va alors travailler dans une agence de publicité, tout en écrivant ses premiers poèmes tout en surréalisme, dont le populaire « Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France » (1931).

En 1932, Prévert rejoint le Groupe Octobre, compagnie théâtrale liée au parti Communiste. La compagnie apparaîtra d’ailleurs dans « L’Affaire est dans le sac » (1932), film qu’il coécrit avec son frère Pierre. Il commence également à écrire des textes de chansons.

Au milieu des années 30, Prévert est un scénariste et dialoguiste reconnu. Il travaille avec Jean Renoir pour « Le Crime de Monsieur Lange » (1935) et avec Marcel Carné pour « Jenny » (1936). Sa collaboration avec Carné donnera également « Drôle de drame » (1937), « Quai des brumes » (1938) et « Le jour se lève » (1939). Ces films instaureront le genre réaliste poétique français, qui influencera profondément le film noir américain. Après l’invasion allemande, Prévert part pour Saint-Paul de Vence, collabore de nouveau avec son frère pour « Adieu, Léonard » (1942) et avec Jean Grémillon pour « Lumière d’été » (1943), tout en écrivant « Les Visiteurs du soir » (1942) pour Carné. Ce récit de deux amoureux qui échappent à leur emprisonnement dans un Château en s’imaginant qu’ils sont ailleurs ne peut que frapper les français alors sous l’Occupation. Pour éviter la censure allemande et vichyssoise, Prévert et Carné ont basé le film sur une légende du quinzième siècle, mais la sensibilité du public est touché directement.

C’est entre 1943 et 1945 que le duo Prévert-Carné produit son chef d’oeuvre, « Les enfants du paradis ». Grâce à son évocation du Paris historique et son thème romantique, ce film anti-autoritariste franchit les obstacles de la censure et devient l’un des plus grands films de l’histoire du cinéma français.

En même temps que « Les enfants du paradis », Prévert publie « Paroles », un recueil de poèmes qui réalisera des ventes jamais atteintes par un livre de poésie. Les vers de « Paroles » deviennent encore plus populaire lorsque Joseph Kosma met en musique certains des poèmes, dont le plus célèbre est « Les feuilles mortes », qui sera interprété par Yves Montand et Juliette Gréco.

La collaboration de Prévert avec Carné s’interrompt en 1948 lorsque la production de « La Fleur de l’âge » doit être annulée. Il fait ensuite une chute grave qui le met dans le coma pendant des semaines. A sa sortie de l’hôpital, il repart à Saint-Paul de Vence avec sa seconde épouse, Janine Loris. Lorsqu’il reviendra à Paris en 1955, il ne perdra rien de sa popularité, se faisant arrêter dans la rue par les passants qui veulent le saluer en récitant ses vers.
Prévert continue encore à publier des livres, « Spectacle » (1951) ou « La Pluie et le beau temps » (1955), ainsi que des films et livres pour enfant. Il meurt le 11 avril 1977 des suites d’une longue maladie. Carné dira ce jour-là qu’il était « le seul et unique poète du cinéma français ».

Résumé des oeuvres de Jacques Prévert