Biographie de Jean Giraudoux

Biographie de Jean Giraudoux
(1882-1944)

Auteur, dramaturge, diplomate français.

Né le 29 octobre 1882 à Bellac dans le Limousin, Jean Giraudoux entre à l’Ecole Normale Supérieure en 1903 après un parcours scolaire remarquable et une khâgne à Lakanal. Etre reçu à l’école de la rue d’Ulm représente peut-être l’étape la plus importante dans la construction de sa vie d’intellectuel, malgré son échec à l’agrégation d’allemand. L’Ecole Normale lui permit de fréquenter les plus hautes sphères intellectuelles de son temps et lui ouvrit des portes importantes, pendant et après les quatre ans qu’il y passa. Il fit de nombreux voyages à cette époque, en Allemagne, en Italie, au Canada, ou à Harvard aux Etats-Unis où il passa un an (1906-1907) comme enseignant de français.

A son retour en France, Giraudoux devint secrétaire particulier de Maurice Bunau-Varilla, qui dirigeait le journal Le Matin. C’est là qu’il commença à écrire des nouvelles et à s’insérer dans la scène littéraire parisienne. Il publie « Provinciales » (1909), recueil de nouvelles sur la vie dans les petites villes de province, et « L’école des indifférents » en 1910. A cette même époque, dans une atmosphère encore influencée par le symbolisme, il fréquenta Claudel ou Edmond Jaloux avec lesquels il passe ses soirées dans les cafés et les brasseries du quartier Latin.

En 1910, il intègre le ministère des Affaires étrangères, où il fit carrière, seulement interrompu par une période pendant la première guerre pendant laquelle il fut mobilisé, blessé et obtint la Légion d’honneur. Sous la protection de Philippe Berthelot, il atteint le grade de vice-consul et se vit chargé de délivrer d’importants documents à l’étranger. Cette fréquentation des grands de ce monde se reflétera dans «Siegfried et le Limousin » (1922) ou « Bella » (1926). Dans le même temps, encouragé par la Nouvelle Revue Française dirigée par André Gide, il continue à écrire et devint un contributeur régulier de cette même NRF. Ces deux romans présentent ce qui fera la trame centrale d’une grande partie de l’oeuvre de Giraudoux : la dualité et l’opposition entre deux protagonistes, et le sens de la destinée humaine. «Siegfried et le Limousin » présente en arrière-plan de l’histoire l’hostilité entre la France et l’Allemagne, et « Bella » narre la rivalité de deux hommes d’Etat, un nationaliste et un internationaliste. Dans « Amphytrion 38 » (1929), les protagonistes seront l’homme et Dieu, le monde païen et le monde de l’Ancien testament dans « Judith » (1931) et l’homme et la femme dans « Sodome et Gomorrhe » (1943).

Jean Giraudoux était déjà consacré comme un écrivain important quand il décide de se mettre à l’écriture de pièces de théâtre à l’âge de quarante-cinq ans. En 1928, Louis Jouvet le convainc d’adapter son célèbre roman « Siegfried et le Limousin » au théâtre. Giraudoux consacrera l’essentiel de sa carrière par la suite à l’expression théâtrale. Outre « Amphytrion 38 », seront ainsi autre autres écrites et jouées « La guerre de Troie n’aura pas lieu » (1935), « Electre » (1937) et « La folle de Chaillot » (1945), qui sera montée après sa mort. Il écrit également deux scenarii pour le cinéma, « La duchesse de Langeais » (1942) et « Les anges du péché » (1944).

Peu après l’échec de son mariage avec Suzanne Boland, sa santé se dégrade, et il meurt à Paris en janvier 1944.

Résumé des oeuvres de Jean Giraudoux