Écrivain français.
Jean Rouaud a fait l’événement littéraire de l’année 1990 en remportant le prix Goncourt pour « Les champs d’honneur » (1990), publié aux Editions de Minuit, pour ce qui était son premier roman et le premier volume de ce qui était annoncé comme une trilogie familiale autobiographique, à trente-huit ans et totalement inconnu.
Né à Campbon en Loire-Atlantique en 1952, Rouaud, un admirateur de Paul Claudel et de Paul Eluard, commence par écrire quelques poèmes et par composer quelques chansons à la guitare à son adolescence. Il expérimente l’écriture sur les textes de chansons en dépassant la forme versifiée traditionnelle pour des formes plus libres. Son premier texte, une pièce de théâtre qui ne sera jamais montée ni publiée, est rédigé alors qu’il a dix-neuf ans. Après une maîtrise de lettres à Nantes, il rejoint la rédaction de Presse-Océan, s’installe à Paris pour travailler dans une librairie, puis ensuite tenir pour un kiosque à journaux rue de Flandres, dans le dix-neuvième arrondissement.
« Les champs d’honneur », quête identitaire, récit d’une famille encore sous le poids de la disparition tragique et stupide d’être chers à la guerre, histoire de générations qui ploient sous un drame qu’elles n’ont pas connu, rencontrera un succès populaire, avec un demi-million d’exemplaires vendus en moins de quatre mois, de multiples traductions en plusieurs langues. Il sera également accueilli par les critiques littéraires avec une unanimité qu’on n’avait plus vue depuis la publication du « Roi des aulnes » de Michel Tournier.
La saga familiale – qui dépassera désormais le cadre de la trilogie – se poursuit les années suivantes avec « Des hommes illustres » (1993), roman consacré à son père ; « Le monde à peu près » (1996), récit de son adolescence ; et « Pour vos cadeaux » (1998), et « Sur la scène comme au ciel » (1999), deux romans dédiés à sa mère.
Un père qui appartenait à la résistance, une mère qui a échappé au bombardement de Nantes, deux grands-oncles décédés lors de la première guerre mondiale ou encore une enfance en Algérie ont mis la guerre parmi les thèmes centraux de l’oeuvre de Jean Rouaud, en parallèle à une quête personnelle et familiale, ainsi qu’à un attachement à sa région d’origine de la Loire-Atlantique, où il habite toujours aujourd’hui.
Outre les romans, Jean Rouaud a également écrit deux courts textes en 1996 : « Le paléo circus », fantaisie poétique autour des peintures de la grotte de Lascaux et « ‘Roman-Cité’ Promenade à la Villette », tous les deux constituant des témoignages sur l’histoire et la culture française. De même, en parallèle à sa vie d’écrivain, Rouaud est aussi un chroniqueur remarqué dans la presse écrite. Il a ainsi publié des textes dans le quotidien suisse Le temps, ou encore dans Libération. De novembre 1999 à avril 2001, il a également contribué aux pages littéraires de l’humanité, livrant chaque semaine des textes qui seront regroupés dans le recueil « La désincarnation » (2001).
Au fil des ans, l’expression artistique de Rouaud se développe. En 2007, il signe le scénario de « Moby Dick », une bande dessinée illustrée par Denis Desprez et en 2008 il publie « La fiancée juive », recueil de huit textes courts et d’un poème/paroles de blues, morceau que l’on retrouve également dans un CD fourni avec le livre, composé et interprété par Rouaud lui-même.