Biographie de José-Maria de Heredia

Biographie de José-Maria de Heredia
(1842-1905)

Poète français.

Jose Maria de Heredia y Giraud est né à Fortuna Cafeyere près de Santiago de Cuba le 22 novembre 1842, d’une mère française et d’un père cubain, propriétaire d’une plantation de café. Il vécut à Cuba jusqu’à l’âge de huit ans, retourne à La Havane à dix-sept ans et revient finalement s’établir en France peu de temps après. Il reçoit une éducation classique chez les prêtres de Saint-Vincent à Senlis, et après son séjour à La Havane poursuit ses études à l’Ecole des chartes à Paris.

Dans les années 1860, il fait partie des « Parnassiens », groupe de poètes réunis autour de Leconte de Lisle, avec François Coppée, Sully Prudhomme, Paul Verlaine et d’autres jeunes gens. Il partage la passion de Leconte de Lisle pour les civilisations anciennes et exotiques, mais pas son pessimisme concernant l’humanité.

Cette école se distinguait par l’importance qu’elle accordait à la forme, c’est-à-dire à l’aspect technique de l’art poétique. En réaction à l’influence de Musset, les membres de cette école ont rigoureusement éliminé toute expression d’émotions et de sentiments personnels dans leur oeuvre. José-Maria de Heredia dira plus tard, dans son discours de réception à l’Académie française, que la vraie poésie vient de la nature et de l’humanité, qui sont éternelles, et non du coeur d’une créature d’un jour, quelle que soit sa grandeur.

Malgré un nombre peu élevé de publications, José-Maria de Heredia eut une place importante dans le milieu littéraire parisien. Sa forme de prédilection était le sonnet, qui grâce à sa concision et à sa symétrie formelle, constituait le cadre idéal pour la beauté visuelle des images situées dans le contexte historique ou naturaliste qu’il souhaitait forger. Il s’insérait ainsi dans les principes parnassiens d’impersonnalité, de reconstitution historique et de perfection formelle, en recourant aux effets stylistiques de la double rime, des onomatopées et des noms d’endroits exotiques, et en couronnant la beauté de chaque poème par un couplet final ou une ligne finale du plus fort effet.

Ses poèmes, circulant alors sous forme de manuscrits, forgèrent sa réputation avant que leur publication, sous forme de 118 sonnets et de quelques pièces plus longues, dans le recueil « Les trophées » (1893) ne fît sensation aussi bien en France qu’à l’étranger. Ces poèmes en vers capturaient l’essence d’un moment fugace de l’histoire, généralement de l’ère classique ou de la Renaissance, ou d’un objet d’art (un vase, une pièce), généralement en une image frappante. « Les trophées », recueil que l’on peut considérer comme la somme des réussites et des limitations des parnassiens dans la poésie française, fut instantanément porté au rang de classique de la littérature française et d’un des plus grands chefs d’oeuvre jamais écrits dans cette langue.

Récompensé de la légion d’honneur, il fut élu à l’Académie française au fauteuil de l’éditeur Louis Charles de Mazade-Percin en 1894. En 1901, il devint conservateur de la bibliothèque de l’Arsenal. Juste avant sa mort, en octobre 1905 au château de Bourdonné, près d’Houdan, il acheva une édition des « Bucoliques » d’André Chénier, poète du dix-huitième siècle. En son honneur, l’Académie française institua un « Prix Heredia » en 1994, prix annuel attribué à un poète formaliste remarquable.

Commentaires composés sur les oeuvres de José-Maria de Heredia