Biographie de Saint Augustin

Saint Augustin
(354-430)

Évêque, docteur de l’Eglise et philosophe romain.

Né à Thagaste (actuelle Algérie) d’un père païen et d’une mère chrétienne, Augustin reçut une éducation chrétienne mais ne fut pas baptisé. Après des études à Thagaste et à Madauros, il partit à Carthage pour devenir avocat, mais très vite abandonna toute ambition d’une carrière juridique pour se consacrer à l’enseignement et aux études.

D’après ses écrits, le jeune Augustin fut un élève précoce, amateur des classiques latins et notamment de Virgile. Sa passion pour la philosophie lui vint à dix-neuf ans après la lecture de « Hortensius » de Cicéron. La philosophie telle qu’Augustin l’entendait n’est pas identique à la philosophie d’aujourd’hui, une discipline académique conceptuelle à base d’argumentation, mais plutôt une quête helléniste d’une sagesse qui regroupe ce qu’on considère aujourd’hui comme les disciplines distinctes de la philosophie, de la religion et de la psychologie. La  sagesse qu’Augustin cherchait était donc celle qui réunirait les approches parfois divergentes des épicuriens, des stoïques, des sceptiques et autres chapelles philosophiques.

La philosophie et le manichéisme le firent renoncer à la foi chrétienne pendant neuf ans. Pendant cette époque, il vécut quinze ans avec une femme qui lui donna un fils, Adeodatus, en 372. En 383, il effectua le voyage risqué entre l’Afrique du Nord et Rome dans le but d’y trouver des étudiants supérieurs à ceux qu’il eut jusque-là. Si les étudiants y furent effectivement meilleurs que ceux de Carthage, ils eurent également la fâcheuse habitude de disparaître sans le payer. Il décida alors de postuler pour un poste de professeur de rhétorique à Milan.

Augustin abandonna toutefois rapidement son poste à Milan en 386, et sous l’influence d’Ambroise, évêque de Milan, et des textes néoplatoniciens de Plotin et de Porphyre, il se convertit quasiment en même temps au catholicisme et au néoplatonisme. Le dimanche de Pâques 387, au sortir de quatre mois de doutes et d’écritures à Cassiciacum, Augustin fut baptisé par Ambroise et renonça à la vie séculaire. Peu de temps après, il revint en Afrique. Il perdit sa mère à Ostie pendant le voyage de retour, et une fois à Thagaste, perdit son fils en 389.

A son retour en Afrique, il mena une vie quasi-monastique avec quelques amis et en 391, alors qu’il visitait la ville d’Hippone, il fut ordonné prêtre par une congrégation de la ville. Il devint évêque de cette ville en 395. Il prêcha et écrivit, devint juge aussi bien en matières civiles que religieuses et préserva l’ordre dans une période où la chute de l’empire romain provoqua son lot de troubles politiques. Il resta dans ce diocèse jusqu’à la fin de ses jours, en 430 lors du siège de la ville par les Vandales.

Une vivacité intellectuelle sans pareille, une éducation très riche, un tempérament ardent et une inspiration mystique font d’Augustin une personnalité remarquable. Peu de théologiens auront une influence aussi déterminante que la sienne dans la pensée religieuse subséquente, aussi bien catholique que protestante. Les écrits d’Augustin proviennent essentiellement de ses réflexions sur son épiscopat et de l’exégèse biblique. Il eut à combattre les hérésies du manichéisme, du donatisme et du pélagianisme et se forma ainsi sa propre théologie. La prédestination est l’un de ses plus grands thèmes, se fondant sur la chute d’Adam et le péché originel dont seule la grâce divine peut sauver l’homme. Ce thème inspirera plus tard de nombreux théologiens dont Jean Calvin. Avant et juste après son baptême, il évalua également les philosophies classiques d’un point de vue chrétien, mais ses sujets devinrent petit à petit plus polémiques et doctrinaux par la suite.

Saint Augustin écrivit près de 93 livres ainsi que des lettres et des sermons. Parmi ses écrits les plus remarquables, « De doctrina christiana » (achevé en 397) se rapporte à l’éducation chrétienne et présente une culture littéraire qui doit être subordonnée à la Bible. Dans « De trinitate » (419), il étudie la doctrine de la Trinité d’un point de vue philosophique. Avec « Confessions » (400), il propose un récit autobiographique de sa vie au temps de sa conversion et analyse le besoin inéluctable du coeur de revenir vers son Créateur. « Confessions » est ici à prendre au sens biblique de louanges : Saint Augustin y loue Dieu pour sa conversion. Enfin, avec « De civitate Dei » (« La Cité de Dieu », 426), écrit en réaction à la chute de Rome en 410, il condamne vigoureusement le paganisme et défend ardemment le Christianisme, y présentant un récit de l’histoire avec un point de vue chrétien unique.

Commentaires composés sur les oeuvres de Saint Augustin