Sheila Gordon est une célèbre écrivaine de la fin du vingtième siècle-début du vingt-et-unième siècle. Elle vient au monde en 1927, à Johannesburg (en Afrique du Sud) et décède à Brooklyn en 2013.
Diplômée de littérature anglaise de l’université du Witwatersrand en 1946, l’écrivaine se retrouve confrontée à une inégalité sociale omniprésente. Aussi, forte de ses convictions, elle intègre un cercle d’activiste anti-apartheid lors de ses années estudiantines. Elle quitte l’Afrique pour l’Angleterre, puis l’Amérique suite à son mariage en vue d’échapper à l’injustice de la société africaine.
En 1975, Sheila Gordon écrit son premier roman intitulé Unfinished Business qui met en exergue les particularités de l’apartheid à travers les péripéties d’un médecin sud-africain noir qui se réfugie en Angleterre après avoir soigné un rebelle noir en cavale. Elle plante un décor réaliste, empreint de répressions politiques, où se jouent des conflits personnels. Puis, en 1982, l’auteure se focalise sur la description des paysages, des traditions et de la cuisine de l’Ecosse dans un second roman, A Modest Harmony : Seven Summer in a Scottish Glen. Cinq ans plus tard, en 1987, Sheila Gordon publie son chef-d’œuvre, intitulé En attendant la pluie, qui suggère l’idée de la nécessité d’un mouvement d’émancipation des noirs en vue de réduire, sinon d’endiguer les injustices sociales dont ils sont victimes. Par ailleurs, elle résume à travers les personnages de Frikkie et de Tengo le drame humain qui se déroule jour après jour en Afrique. En 1990, elle expose les effets de l’apartheid à travers le roman intitulé Rebecca (ou The Middle of Somewhere : A Story of South Africa).
En attendant la pluie (1987) et Rebecca (1990) sont les seules traduites en français dès leur publication. Ces deux œuvres illustrent parfaitement les thèmes de prédilection de Sheila Gordon, qui tournent autour de la communauté, de la famille de l’apartheid, ainsi que des relations entre les communautés blanches et noires. D’ailleurs, il est possible de distinguer dans sa rhétorique des traces d’auteur de renom du dix-neuvième siècle comme Trollope, Dickens, Tolstoï ou encore George Eliot. L’auteure espère sensibiliser le public sur des sujets d’envergure, notamment le drame humain qui se cache derrière les ségrégations sociales, à travers ses récits de fiction.
Malgré le succès de ses œuvres, Sheila Gordon ne touche aujourd’hui qu’une fraction du public français, intéressé par les thèmes liés à l’apartheid.