III. La sérénité de la nature face au carnage
1. Un hommage à la nature
La nature est évoquée essentiellement au vers 7 et 8 : le 2ème quatrain.
Rimbaud rend hommage à la nature. Nous sommes en été (belle saison) couleur verte, bleue (ciel).
C’est une nature belle et généreuse. »Ô toi qui fit… » v.8 ¹ la guerre du verbe « faire » du verbe « faire »
2. La Nature, source de vie
La Nature crée la vie. Début de cette phrase en majuscule.
« Faire saintement » v.8 est un hommage de la Nature qui est sincère, pure, désintéressé. Pour lui, la nature est Dieu = divinité, valeur morale. (cf : Le dormeur du Val)
Cette évocation de la nature est placée au milieu du sonnet, entre 2 aberrations humaines : aberration de la guerre, culte de la force, aberration de l’église, culte du veau d’or.
Le havre de paix, la seule chose pure par le ton de la prière « Ô toi qui… » est la Nature. Position centrale.
3. Le rôle des vers centraux
Ils lient les deux parties du poème : l’exclamation du vers 7 reprend le thème de la guerre ; l’adverbe final annonce le thème de la religion.
L’apostrophe à la nature est au centre d’un système d’opposition, puisque les trois noms du vers 7 (« été », « herbe », « joie ») connotent la fertilité, la chaleur et la lumière, au milieu d’un lexique de destruction.
Le mot « broie » (v. 5) s’oppose fortement à « joie » (v. 7) : tous les deux sont des monosyllabes placés à la rime.
L’adverbe « saintement » suggère que la nature est un paradis fragile et artificiel.
Ainsi l’unité du poème est-elle bien réelle : l’antimilitarisme ne se dissocie pas de l’anticléricalisme.
La guerre et la religion déchaînent toutes deux la révolte du jeune poète.