III. Le symbolisme des saisons
1. L’hiver et le printemps
L’hiver est symbolisé dans le deuxième vers : il est la « saison de l’art serein ».
Il est personnifié comme « l’hiver lucide ».
Il favorise donc la réflexion et la création poétique par la tranquillité qu’il procure.
Dans un retournement des visions stéréotypées des saisons, le printemps, retour de vie, de la « sève », est synonyme de maladie du corps « énervé » et de l’esprit victime de l’ « ennui ».
Dans cette optique, le passage de l’hiver au printemps est ressenti « tristement » par un poète « triste » et le titre du sonnet « Renouveau » doit être compris (en raison de l’antiphrase) sur le mode de l’ironie.
En effet, Mallarmé ne connaît pas un regain d’activité mais une mort : son « crâne » est un « vieux tombeau ».
2. L’impuissance poétique
Mallarmé est victime au printemps d’une crise d’inspiration.
Il a le souvenir ou le désir d’ « un rêve vague et beau », mais il est gêné dans la panne d’inspiration deviennent sources de création.
On peut remarquer que le poème n’est pas écrit au passé, ce qui lui donnerait un aspect anecdotique en relatant une crise momentanée, mais au présent comme si la littérature ne pouvait dire que sa propre impossibilité.
Conclusion
En conclusion, nous avons vu que Mallarmé, dans « Renouveau », se montre disciple de Baudelaire.
En effet, il évoque un état physiologique et mental de spleen.
Il est original par la destruction des clichés attribués aux saisons et par le thème de l’impuissance poétique.
Il continuera, après « Renouveau », à développer ce thème, mais il le fera de manière moins classique sur le plan formel en choisissant l’hermétisme.