II. Cependant ce texte est plus profond qui ne paraît et il permet de dénoncer la guerre
Ce texte sert en fait à dénoncer et démontrer la folie des hommes qui a conduit à la guerre.
A. A travers la position de l’écureuil
On remarque qu’il est en hauteur : « qui domine » ou bien « là-haut » ou encore « juché sur ton pin ».
Donc cette position est symbolique car elle symbolise la distance, le recul. On peut dire que l’écureuil est placé en hauteur pour démarquer, pour mieux condamner la folie des hommes. Il se différencie, se sépare des hommes.
Il prend de la distance.
C’est une position qui représente la sagesse ; c’est une position morale, il détient la vérité. Le sage c’est celui qui a du recul, qui prend de la hauteur et qui regarde avec plus d’objectivité. Le sage ne se mélange pas aux problèmes.
B. Les formes de la dénonciation
1. A travers un vocabulaire réaliste
Pour évoquer la guerre, il se réfère aux armes : « lances », « fusils ».
Il se réfère aux nations en guerre : « drapeaux », « empire ».
Il se réfère à la souffrance puisqu’il parle du « lac de sang ». Pour dénoncer la guerre l’auteur présente les faits tels qu’ils sont réalisés. Donc il y a dénonciation d’un vrai problème, ce n’est pas symbolique, c’est un problème réel : la guerre.
Pour dénoncer la guerre désormais, il ne s’écarte pas du sujet, il n’est pas frivole. Il va se servir de termes réalistes et directs.
2. A travers un style lapidaire (lapis = pierre)
C’est un style sec et efficace. C’est un style qui n’est pas enjolivé mais qui est direct c’est-à-dire non imagé.
La phrase est courte : à peine un alexandrin.
La phrase, surtout la réponse contenant la dénonciation est déclarative. Elle est de forme affirmative ou négative. La déclarative permet d’exprimer un constat. Exemple : « des lances ».
A travers des phrases incomplètes qui vont droit à l’essentiel. Il emploie ce qu’au théâtre serait une stichomythie : phrases courtes. Il va à l’essentiel. Exemple : « que vois-tu […] monter le lac de sang ». Il répond directement et il fait l’économie du verbe introducteur.
3. En exagérant la violence
Il amplifie la dénonciation en utilisant des hyperboles : « le lac de sang » : le mot « lac » amplifie la quantité de sang.
Des métaphores : « monté le lac de sang » ; il compare le sang à une inondation. De même que le niveau de l’eau augmente avec une inondation, la quantité de sang augmente pendant la guerre.
4. Pour dénoncer la folie des hommes, la guerre, il dépersonnalise l’homme : il lui retire son humanité
C’est l’animal qui prend la place de l’homme, c’est lui qui parle, qui défend les valeurs de solidarité. Exemple : « frère […] cousin […] ami ».
L’homme n’a plus le statut d’humain. La preuve c’est qu’il est désigné par des objets symboles de mort : « des lances, des fusils ». En fait pour dire des soldats tenant des lances, il dénonce les hommes par les armes. C’est une métonymie : figure qui consiste à désigner un ensemble pas un élément de cet ensemble, dans lequel il n’est pas inclus. De plus ils sont caractérisés de « fous » : cela leur fait perdre toute humanité.