Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, Acte II, Scène 24, 25, 26
Introduction
Ce texte se situe au milieu de la pièce. Le comte vient de se faire tromper par la comtesse : ayant reçu un billet indiquant qu’un inconnu lui donna rendez-vous, il la soupçonnait mais la comtesse réussit à le duper. Dans ces trois scènes, Suzanne et la comtesse font le point sur la situation, la comtesse propose un autre plan. Nous verrons d’abord les relations entre Suzanne et la Comtesse, ensuite nous nous intéresserons à l’intérêt dramatique de ces scènes et enfin nous étudierons les rapports hommes/femmes.
I. Relations entre Suzanne et la Comtesse.
1. Relation intime, de complicité.
Cette relation intime est soulignée par la légèreté d’écriture de Beaumarchais. Les échanges de parole sont sur le mode de la plaisanterie.
Suzanne par exemple, lorsqu’elle évoque la scène avec Chérubin, prend cette aventure à la légère, avec humour, alors que ça aurait pu avoir de graves conséquences. Cela est montré par le fait qu’elle se moque de la comtesse.
De plus, Suzanne trouve aussi Chérubin attirant, elle le montre par le mot « charmant » (l.8). Elle partage donc l’avis de la Comtesse.
La Comtesse cherche à aider aussi Suzanne pour son mariage. Le fait qu’elle trouve un nouveau plan accentue le lien de complicité entre les deux personnages.
2. Relation maîtresse / servante.
Malgré cette relation de complicité, Beaumarchais fait ressentir que Suzanne reste la servante de la Comtesse.
Tout d’abord, on notera que Suzanne revient dans son rôle de servante, lorsqu’elle cherche à cacher Chérubin, pour accomplir les volontés de sa maîtresse (l.17).
De plus, la Comtesse parle assise dans sa bergère alors que Suzanne reste debout, ce qui montre la supériorité de la Comtesse.
Enfin, lorsque Suzanne fait l’éloge de l’idée de la Comtesse, elle lui baise la main à la fin, ce qui est un acte de soumission.
II. L’intérêt dramatique de ces scènes.
1. Le plan.
L’intérêt dramatique de cette scène se résulte en la mise en place d’un plan visant à mettre à mal le comte.
L’ancien plan visant à envoyer Chérubin déguiser en Suzanne pour piéger le comte est trop risqué (l.20). Le tournant dans la pièce et dans la scène apparaît lorsque la comtesse trouve ce plan : elle reprend le thème du déguisement (Iles des esclaves de Marivaux), en se déguisant elle-même en Suzanne, ainsi, elle verrait tout de ses propres yeux et le Comte ne pourrait nier.
Lorsqu’elle a cette idée, le corps et l’esprit jouent ensemble puisqu’elle « se lève », de plus les points de suspension (l.26 à 31), montre qu’elle savoure son bonheur d’avoir trouvé.
Le texte finit par l’éloge du plan par Suzanne, qui montre qu’il est efficace en tout point.
2. L’importance du personnage de Chérubin.
Cette scène met par ailleurs en valeur l’attrait qu’a la Comtesse pour Chérubin : scène 24, la seule chose qui l’importe est le sort de Chérubin (l.7 et 15). C’est grâce à ce personnage que le plan est sûr à présent puisque du fait qu’il soit presque démasqué par le comte, la comtesse ira d’elle-même au rendez-vous et sera sûre de ce qu’elle verra.
Le ruban montre que la Comtesse « s’approprie » Chérubin : Chérubin le vole à Suzanne, elle s’en sert comme pansement.
Le Comte commet un adultère, mais la Comtesse aussi puisqu’elle est très attirée par Chérubin mais elle s’en sent coupable (scène 25).
III. Les rapports Hommes / Femmes.
1. Un conflit.
Le rapport se résume à un conflit puis-qu’ici les femmes cherchent à piéger l’Homme représenté par le Comte.
La complicité des deux femmes montre ce conflit. De plus, les deux femmes rejettent aussi Figaro de leur plan (l.33).
2. Une force d’attraction et d’amour.
Malgré ce rapport conflictuel, on ressent que les deux femmes sont attirées par deux hommes.
Suzanne aime Figaro et chercher à aider la Comtesse tout simplement pour que son mariage ait lieu. La comtesse est très attirée par Chérubin (scène 25). Les Hommes sont donc piégés néanmoins aimés.
Conclusion
Ce texte a un intérêt dramatique primordial puisque c’est un tournant dans la pièce. Les femmes, complices, se lèvent contre les hommes !