Molière

Molière, Tartuffe, Acte I, Scène 4

Introduction

Cet extrait situé vers le début de l’œuvre de Molière, qui est avant tout une scène de comédie révélatrice de l’aveuglement d’Orgon et de son incapacité à comprendre qu’il est manipulé. Dans cette scène, nous étudierons donc dans un premier temps, les procédés comiques de puis nous nous intéresserons à l’aveuglement d’Orgon.

I. Les procédés comiques

1. Comique de répétition

On remarque l’anaphore : « Et Tartuffe » (v. 232, 239, 241, 245, 252) qui fait sourir le lecteur quand à l’intérêt grotesque que porte Orgon à Tartuffe. On remarque aussi l’anaphore du « pauvre homme » alors que Tartuffe va pour le mieux, ceci provoque le rire. Orgon apparaît d’emblée comme stupide et abêtit par Tartuffe.

2. Ironie de Dorine

Dorine est la servant qui se rit de son maître, elle exagère énormément le fait qu’Elmire soit malade par le biais de termes hyperboliques associés au champ lexical de la maladie : « souffrir la saignée ». Elle dresse dans le même temps un portrait repoussant de Tartuffe : « gros et gras », « bouche vermeille ». En dressant ce portrait grossier de Tartuffe, Dorine fait éclater l’aveuglement passionnel d’Orgon de façon comique.

3. Dialogue de sourd

A quatre reprises, Dorine indique à Orgon que son épouse se porte mal, et à quatre reprises au lieu de s’en soucier, Orgon réplique : « Et Tartuffe ? ».

A chaque fois Dorine renchérit crescendo sur l’excellente santé du parasite et Orgon ponctue ces bonnes nouvelles par « le pauvre homme ». Sarcasme de Dorine qui s’amuse à rajouter sur Elmire alors qu’Orgon n’y prête aucune attention : c’est un dialogue de sourd.

II. L’aveuglement d’Orgon

1. Une passion ridicule

Orgon ne parle que de Tartuffe, alors qu’il prétend s’informer de « tout » ce qui se passe. Le ridicule repose dans le fait qu’il ne voit que lui. C’est un portrait indirect d’Orgon : homme naïf.

2. Décalage entre la réalité et la vision d’Orgon

Tartuffe, censé être un dévot, se doit de rester au chevet d’Elmire, sans manger : « deux perdrix » devant la malade. Décalage exagéré, hyperbolique : gradation ascendante de l’état d’Elmire qui se dégrade et gradation ascendante de l’état de Tartuffe qui s’améliore. Orgon semble avoir une vision inversée de la réalité.

Conclusion

Molière, par le biais de procédé ironique, fait éclater au grand jour de façon comique l’intérêt extrême et l’aveuglement d’Orgon au sujet de Tartuffe.

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