Voltaire, Micromégas, Chapitre 7
Passage étudié
Chapitre 7 en entier
Introduction
Vers 1730 : période optimiste de Voltaire.
Ethymologie de Micromégas : petit + grand = réflexion sur la relativité des proportions.
C’est un conte philosophique : c’est un voyage imaginaire aux intentions didactiques pour faire réfléchir le lecteur, ouvrage de vulgarisation sur le relativisme.
Chapitre 7 : dans l’histoire, Micromégas et le Saturnien se rendent sur Terre et découvrent les Hommes au microscope. Dans ce chapitre, c’est la conversation entre les Hommes et les extraterrestres.
Structure :
Les Terriens sont-ils heureux ? Non, la preuve la guerre l1 à 51 (= un désaccord)
Où y a-t-il accord ? Accord sur la physique l51 à 79 / Désaccord sur la métaphysique l80 à 182.
Axes :
Prétentions humaines.
Conception du savoir et de la sagesse de Voltaire.
I. Prétentions humaines
A. Les Terriens
Selon les apparences :
Vocabulaire positif pour les Hommes « intelligents, joies pures, aimer, véritables vie, vrai bonheur ».
Ce vocabulaire positif vient de l’opposition entre matière et esprit : « peu » et « tout », « atomes »/« intelligents » = oxymore.
Mais dans la réalité tout est négatif d’après les Terriens :
L’humanité des Terriens pour dénoncer les apparences : « tous » et vocabulaire de la guerre « massacrer, horrible querelle, s’égorgent, se font égorger » et chiffres des morts.
Métaphores animales qui décrivent l’Homme de façon négative « animaux, chétifs animaux, fourmilière d’assassins, mites ».
B. Les philosophes
Désaccord montré par l’antithèse « tous »/« différents » l85-86. Il s’agit d’une discussion métaphysique sur l’âme et la formation des idées.
Point de vue repris dans l’ordre de la liste de 5 noms donnés dans une seule phrase, avec des mots introducteurs semblables « celui-ci, cet autre » qui nous étourdissent.
Aristote fait la distinction dans tout Homme entre un être en puissance (ce qu’il peut faire) et un être en acte (ce qu’il fait = entéléchie : mot donné en grec alors que tout le monde ne peut le lire, donné de façon obscure : négation « ni moi, non plus, on ne comprend point du tout, le moins »).
Descartes : les idées sont innées, l’Homme peut grâce à la raison maîtriser la Nature ; vocabulaire de la raison. L’ironie vient des antithèses « savoir » / « pas savoir » et « savante » / « ignorante ».
Malebranche : disciple et admirateur de Descartes donc mêmes idées + volonté divine. Ironie : anaphore de « tout ».
Leibniz : croyance en une harmonie pré-établie qui tend vers le bien : métaphore du carillon authentique l133 = ironie dans la reprise sous d’autres formes de la métaphore et dans le fait que la métaphore ne soit pas expliquée.
Locke : « nos idées viennent de nos sens » avis de Voltaire identique : pas d’ironie, verbes de prudence « je ne sais pas, je doute fort, il ne m’appartient pas de, je n’affirme rien ».
Le docteur en théologie : ironie à travers la conséquence de ces paroles : le rire, verbes d’action pour montrer le rire « allait et venait, tomba ».
II. Conception du savoir et de la sagesse de Voltaire
A. Sur la physique = relativisme
Troisième et quatrième paragraphes.
Proportion, dimensions, chiffres = c’est de la physique : « petit, grand ».
Physique basée sur l’empirisme : observation et expérimentation : les questions « combien » + la réponse juste montrent qu’ils ont expérimenté.
= « point de vue de Sirius » = leçon à tirer de l’empirisme = objectivité totale. Passage par erreur est formateur, et Micromégas fait des erreurs : il atteint la vérité.
Ex : Il croit qu’il n’y a pas d’habitants sur Terre.
B. Sur la métaphysique
Le désaccord sur l’âme et la naissance des idées. Vocabulaire philosophique : « âme, idée, métaphysique, le sage, substances immatérielles ».
= Les problèmes de la nature de l’âme, de sa substance, de la formation des idées sont des questions auxquelles on ne doit pas tenter de répondre sinon il y a désaccord.
La philosophie de Voltaire : l’immatériel et l’invisible n’ont pas de réponse humaine, il faut donc accepter nos limites. Micromégas quitte la Terre : la vérité quitte les Hommes et leurs erreurs. Il laisse un livre tout blanc car la vérité absolue n’est pas à la portée des Hommes.
Conclusion
Micromégas est un conte philosophique du « gai savoir » = le rire pédagogique. Le voyage de Micromégas à pour fonction de dénoncer l’orgueil humain.
A travers ce conte, Voltaire montre un optimisme modéré :
– Pas d’angoisse, pas de désespoir devant l’Univers. L’Univers est en harmonie, la Nature est généreuse pas sa diversité et ses ressources.
– C’est une morale de l’acceptation, l’Homme doit prendre sa juste place dans l’Univers, tenir seulement son rôle, c’est alors qu’il peut exercer son libre arbitre.