Emile Zola

Zola, Le Naturalisme

Le terme « naturalisme » vient du latin « naturalis » signifiant « naturel ». Il désigne le mouvement littéraire (1865-1890) qui s’inscrit directement dans le prolongement du mouvement réaliste auquel il est apparenté. Émile Zola en est le chef de file incontesté. Le naturalisme s’inspire directement des méthodes des sciences naturelles et complète la phase d’observation minutieuse chère au réalisme par une phase d’expérimentation destinée à confirmer ou infirmer l’hypothèse de départ.

I) La doctrine du mouvement

A l’instar du réalisme, le naturalisme naît en réaction contre l’idéalisme et le sentimentalisme du romantisme, dans une société devenue matérialiste et soumise au pouvoir de l’argent.

Dans Le Roman expérimental publié en 1880 et Les Romanciers naturalistes (1881), Émile Zola expose la doctrine du naturalisme. Il rend hommage aux capacités d’observation des auteurs réalistes (Flaubert, les frères Goncourt…) qu’il reconnaît comme étant les précurseurs du naturalisme. La première oeuvre située à la frontière de ces deux mouvements est Germinie Lacerteux des frères Goncourt (1865) qui réaffirme les ambitions majeures du roman réaliste (représentation fidèle des petites gens, enquêtes sociales minutieuses précédant l’écriture…) tout en s’imposant déjà les devoirs de la science (observation et expérimentation) chers aux naturalistes.

Zola se proposera d’étudier la machinerie humaine et tous ses rouages selon l’angle scientifique posé par le physiologiste Claude Bernard (1813-1878). Les découvertes de la médecine expérimentale lui suggèrent de créer le « roman expérimental », véritable laboratoire d’étude des interactions entre l’homme et son milieu social, avec la prise en compte des différents paramètres génétiques, et des influences circonstancielles. Son projet initial est de mettre en évidence le « déterminisme des phénomènes » en reproduisant dans le roman les conditions présidant aux expériences physiologiques. La dimension métaphysique de l’homme est complètement niée.

Zola est à la fois le chef de file et le représentant majeur de ce mouvement littéraire appelé aussi « école de Médan » du nom de sa demeure, lieu de rassemblement de plusieurs écrivains naturalistes (Maupassant, Huysmans, Hennique, Alexis, Céard). Ensemble, ils produisent un recueil de nouvelles : Les Soirées de Médan (1880).

Les conceptions déterministes zoliennes (double déterminisme de l’hérédité et du milieu) s’incarneront parfaitement dans la saga romanesque des Rougon-Macquart. Dans cette série de vingt romans écrite entre 1871 et 1893, le lecteur suit l’« Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire » dont les tares héréditaires se manifestent à travers cinq générations et en des milieux sociaux différents. La seconde mission assignée par Zola à ses vingt romans sera de peindre le plus précisément et le plus exhaustivement possible la société du Second Empire, en pleine mutation.

II) Les vingt romans du cycle des Rougon-Macquart

* La Fortune des Rougon (1871)
* La Curée (1872)
* Le Ventre de Paris (1873)
* La Conquête de Plassans (1874)
* La Faute de l’abbé Mouret (1875)
* Son Excellence Eugène Rougon (1876)
* L’Assommoir (1877)
* Une page d’amour (1878)
* Nana (1880)
* Pot-Bouille (1882)
* Au Bonheur des Dames (1883)
* La Joie de vivre (1884)
* Germinal (1885)
* L’Oeuvre (1886)
* La Terre (1887)
* Le Rêve (1888)
* La Bête humaine (1890)
* L’Argent (1891)
* La Débâcle (1892)
* Le Docteur Pascal (1893)

III) Évolution du naturalisme zolien

Dans sa rigueur scientifique proclamée, Zola affirmait vouloir étudier autant le vice que la vertu, mais son oeuvre démontre qu’il s’est surtout attaché à peindre les tares et les excès humains (alcoolisme, luxure, appétits corporels, tares héréditaires, folie meurtrière…) à l’intérieur d’une époque matérialiste et jouisseuse. Les personnages des oeuvres naturalistes sont essentiellement issus des classes populaires et se meuvent dans un environnement urbain. Zola va rapidement franchir les frontières de son projet initial pour adopter un ton lyrique et teinter ses récits d’opinions politiques personnelles, s’éloignant ainsi de l’objectivité scientifique qu’il prônait au début. En 1898, lors de l’affaire Dreyfus, son article « J’accuse » affirme clairement son engagement intellectuel et politique.

Quant aux trois autres membres véritablement actifs du mouvement, Maupassant et les Goncourt, ils prendront rapidement des distances avec le naturalisme. En 1888, Maupassant livre ses doutes dans la préface de Pierre et Jean : pour lui, le romancier ne saurait être objectif et les expérimentations du naturalisme ne sont selon lui que des moyens détournés d’imposer une vision subjective et personnelle de la société.

IV) Style zolien

  • Narrateur volontairement absent (focalisation externe ; style indirect libre).
  • Formulations impersonnelles côtoyant des prises de position subjectives (qualificatifs moraux).
  • Lexique des instincts sexuels et du matérialisme.
  • Ton lyrique et épique (fin de l’oeuvre) : énumérations, emploi de qualificatifs démesurés.
  • Minutie et foisonnement des descriptions.
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Commentaires

2 commentaires à “Zola, Germinal, Première partie, Chapitre 1, Incipit”

caca Le 19/11/2024 à 16h44

tu pu

benedicta Le 19/11/2024 à 16h43

caca

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