Beaumarchais, Le barbier de Séville, Résumé
Comédie en quatre actes.
Acte premier
Aux premières lueurs du jour, le Comte Almaviva, déguisé en étudiant, se rend sous la jalousie de la belle Rosine. Sous le nom de Lindor, l’aristocrate a quitté les fastes de la cour madrilène pour retrouver à Séville cette jeune noble orpheline, jalousement surveillée par le docteur Bartholo, son vieux tuteur, qui espère l’épouser.
Dans cette rue sévillane, Lindor rencontre Figaro, son ancien valet. Il lui raconte comment, après maintes péripéties, il se retrouve maintenant locataire, apothicaire et barbier du barbon jaloux. A son tour, le Comte lui avoue son amour pour Rosine, qu’il a rencontrée au Prado puis cherchée ardemment durant six mois. Ce valet débrouillard et rusé, déjà introduit dans la maison, va se mettre au service de son ancien maître pour favoriser ses amours.
Rosine apparaît à sa fenêtre, talonnée par son geôlier, et laisse habilement tomber une lettre destinée à son soupirant. Ce billet engage le Comte à faire connaître, par un stratagème, son identité et ses intentions. Bartholo pressent la ruse et ferme à clef la jalousie. Tandis qu’il part à la recherche de Bazile, un entremetteur chargé d’arranger pour le lendemain le mariage secret avec sa pupille, le Comte en profite pour chanter à sa belle son amour. Pressé par les événements, il décide de l’épouser.
Acte II
Figaro retrouve Rosine dans ses appartements et lui dépeint par sous-entendus les sentiments que Lindor lui porte. Rosine lui remet alors une lettre pour Lindor.
Comme il s’éclipse, le maître des lieux revient, poussant des hauts cris après Figaro qui a utilisé son savoir d’apothicaire pour indisposer tous ses domestiques. Son inquiétude s’accroît quand l’intrigant Bazile vient lui apprendre que le Comte Almaviva est à Séville et qu’on le voit sortir tous les jours déguisé. Épouser sa pupille devient donc une urgente nécessité pour Bartholo.
Selon le plan imaginé par Figaro, le Comte se présente au vieux jaloux sous les traits d’un cavalier ivre en quête de logement. La ruse échoue car Bartholo n’a plus obligation de loger les soldats. Avant de se retirer, le jeune soupirant parvient à faire passer à sa belle un billet. Mais le barbon a surpris leur geste et presse Rosine de lui laisser lire le message. D’abord paniquée, la jeune orpheline fait si bien que son geôlier n’aura finalement en main qu’une lettre de substitution.
Acte III
Le Comte, déguisé en précepteur de chant, se présente à Bartholo sous le nom d’Alonzo. Il se propose de remplacer auprès de Rosine son supposé maître, don Bazile, prétendument souffrant. Il n’hésite pas, pour vaincre la méfiance du vieillard, à produire la lettre que Rosine lui a fait récemment parvenir. A force de ruses, le Comte parvient à ses fins : il approche Rosine et, sous couvert de la leçon de chant, les deux amants accomplissent un duo d’amour attendrissant à la barbe du tuteur jaloux, enfin assoupi.
Figaro, sous le prétexte de raser Bartholo, ne parvient à éloigner celui-ci des jeunes gens que quelques instants mais réussit à subtiliser habilement la clef de la jalousie.
Le retour de Bazile affole les deux camps, pour des raisons différentes. Tous, y compris Bartholo, s’appliquent à le faire taire. Finalement, le Comte trouve un argument imparable pour le faire partir : il lui met discrètement en main une bourse bien pleine.
Le Comte, enhardi par ses récents succès, commence à confier à Rosine le stratagème de la lettre sans s’apercevoir de la présence de Bartholo. Le barbon est cette fois tout à fait désillusionné et conscient du jeu des deux jeunes gens ainsi que de la complicité de Figaro.
Acte IV
Le vieux tuteur fait mander Bazile qui lui confirme qu’il ne connaît pas Alonzo, mais soupçonne sa véritable identité. Pour lui, il est soit un émissaire du comte, soit le Comte lui-même. Alarmé, Bartholo fait préparer les noces pour la nuit suivante.
En faisant croire à Rosine qu’Alonzo, loin d’être sincère, agit pour le compte du Comte Almaviva afin de l’attirer dans un piège, Bartholo obtient l’assentiment de sa pupille et son aveu du projet d’enlèvement. Le docteur prend des dispositions afin d’empêcher le succès de l’opération.
Le Comte et son ancien valet parviennent à pénétrer comme convenu par la jalousie. Lindor s’explique auprès de sa belle et dissipe le malentendu en révélant sa véritable identité. Rassérénée, Rosine tombe dans ses bras.
Figaro constate que l’échelle a été retirée pour empêcher leur fuite. Heureusement, l’arrivée du notaire, venu présider à l’union du docteur et de sa pupille, règle tout. Le Comte achète grassement la signature de Bazile, qui sert de témoin au mariage aussitôt célébré.
Bartholo reviendra à point nommé pour constater avec dépit que la jeunesse et l’amour du Comte ont triomphé de ses prétentions ridicules et de sa « précaution inutile ».