Beaumarchais, La Mère coupable, Résumé
Acte I
Le couple Figaro-Suzanne, valets fidèles de la famille Almaviva échangent leurs doutes sur l’honnêteté d’Honoré Bégéarss, ancien secrétaire du comte. Figaro laisse entendre que Bégearss envisage de profiter de la perte récente du fils aîné pour séparer Almaviva de sa femme, pour épouser leur pupille Florestine afin de s’emparer de leurs biens. Le couple décide alors d’intervenir.
En effet, Bégearss confie à Suzanne son projet de profiter de la fortune familiale en épousant Florestine et en écartant le second fils Léon qu’il destinerait à des voyages lointains avec Figaro.
Le comte Almaviva confie à Bégearss ses doutes sur sa paternité concernant Léon, le fruit sans doute d’un adultère entre sa femme et Chérubin, son ancien page. Il lui avoue même vouloir, pour se venger, léguer l’ensemble de ses biens à Florestine, sa pupille, et non plus à Léon, fils devenu illégitime. Afin de prouver la culpabilité de sa femme, il décide alors de remplacer le bracelet qui porte son portrait par un autre identique mais avec le portrait de son amant. La réaction de celle-ci devrait révéler l’adultère. Le coffret à bijoux alors en main, Bégearss faisant mine de l’avoir cassé, dévoile la correspondance des amants cachée dans un double fond. Almaviva décide alors de garder une lettre, preuve de cette infidélité.
Acte II
Le comte apprend par cette lettre que Léon est le fils de Chérubin Léon d’Astorga. Il ne condamne ni sa femme ni son amant mais confie sa profonde détresse à Bégearss car selon lui, une femme adultère prive son mari du bonheur d’être père.
C’est ensuite au tour de Bégearss d’apprendre à Florestine que son protecteur est en fait son père, ce qui lui procure une grande joie. Pendant ce temps, Suzanne rapporte ce qu’elle entend à Figaro tandis qu’il surveille ce qu’il se passe dans la maison. A cette occasion, il découvre grâce à Guillaume, valet de Bégearss, que ce dernier a reçu une lettre d’un certain O’Connor, banquier irlandais, et par là, il pense pouvoir le démasquer.
Quant à Bégearss, voyant Florestine offrir un bouquet à Léon, il lui précise qu’elle ne peut épouser son frère. Elle pleure son désespoir et refuse l’amour de Léon. Ce dernier, n’étant pas dans les confidences, lui demande des explications comme la comtesse. Suzanne veut dénoncer Bégearss mais Figaro lui dit d’attendre car il a fait une découverte.
Contre l’avis de Figaro, Léon demande des explications à Bégearss, le provoquant en duel s’il ne veut s’expliquer. Bégearss lui révèle alors le secret d’Almaviva : Florestine est sa fille et ne peut donc épouser son frère. Tandis qu’ils se réconcilient autour de ce secret, le comte renvoie Léon, ce qui renforce la colère de Figaro. C’est alors que le comte demande à Figaro les trois millions d’or rapportés de Cadix, ce qui est impossible car il les a déposés chez le notaire Monsieur Fal. Bégearss accuse alors Almaviva d’avoir trop privilégié Figaro et lui conseille de l’éloigner en lui demandant d’accompagner Léon en voyage. Le comte se range à l’avis de Bégearss qui se félicite d’écarter le bon valet grâce à son jeu.
Acte III
La comtesse indique à Suzanne qu’elle ne comprend pas l’attitude de Florestine et qu’elle a toute confiance en Bégearss. Or, celui-ci vient lui apprendre que Florestine n’est autre que la fille de son mari et que la raison de son malheur réside dans l’impossibilité d’épouser son frère. Il lui présente alors son projet d’épouser Florestine pour sauver l’honneur de la famille, ce qui permettrait aussi de garder le secret de la filiation de Léon. Elle l’encourage donc de poursuivre dans cette voie. Il lui demande dans ce but de brûler toute sa correspondance. De son côté, Almaviva annonce à sa femme qu’il souhaite que Bégearss épouse Florestine, ce en quoi elle acquiesce volontiers. Le mariage est alors décidé pour le soir même.
Bégearss, seul avec le comte, ne manque pas de lui rappeler l’urgence d’écarter Léon de la maison pour le bon déroulement du mariage. Monsieur Almaviva tend à Bégearss un reçu pour retirer trois millions d’or chez le notaire en vue d’épouser Florestine.
Acte IV
Figaro est toujours décidé à faire éclater la vérité pour l’intérêt de son maître. Il pense que le courrier qu’il a intercepté va lui permettre d’atteindre son but.
De son côté, Bégearss annonce à Suzanne que son mariage aura lieu le soir-même.
Par la suite, Léon confie à Bégearss son désespoir sur la décision de son père de lui faire quitter la maison d’ici deux jours. Bégearss lui avoue alors que cette décision repose sur l’amour qu’il redoute entre lui et Florestine. Il lui conseille donc de demander l’aide de sa mère pour qu’elle plaide en sa faveur auprès du comte. Aussitôt, Léon retrouve sa mère qui argumente vivement pour que le fils reste auprès de la famille, ce qui agace fortement le comte. De colère, ce dernier révèle à sa femme qu’il est au courant de l’adultère et que Léon n’est pas son fils. Il sort la lettre écrite à son amant dans laquelle elle lui annonce la naissance de leur enfant. Il lui reproche alors de porter un bracelet équivoque. En le regardant, elle y voit le portrait de son amant et s’évanouit. Le comte impuissant s’empresse d’aller chercher de l’aide. Léon, caché dans la pièce, se précipite aussitôt vers sa mère et lui fait part de sa peine et de son sentiment de culpabilité. Au retour du comte, Léon lui exprime sa volonté de laver l’honneur de la famille. Il abandonnera son nom, ses titres et ses biens, deviendra soldat, sa mère se retirera au couvent. Mais le comte refuse cette proposition. La comtesse révèle à son tour qu’elle sait que Florestine est la fille du comte. Ayant brûlé toutes ses lettres, elle ne comprend pas comment son mari a pu être au courant de l’adultère et lui demande des explications. C’est alors que Figaro témoigne avoir vu Bégearss remettre une lettre au comte. Celui-ci raconte la découverte de la correspondance cachée dans le double fond du coffret et son choix d’en avoir conservé une lettre. Il ajoute croire en l’innocence de Bégearss mais aussitôt Suzanne intervient et leur apprend que ce dernier avait bel et bien connaissance de l’existence de ces lettres. Le jeu perfide de Bégearss est enfin révélé.
C’est alors que Figaro présente à son tour la fameuse lettre interceptée et s’en va chez le notaire afin d’empêcher Bégearss de récupérer l’argent prévu pour son mariage avec Florestine.
Acte V
Florestine n’épousera pas Bégearss, marié en Irlande, qui voulait en fait ruiner sa famille. Son protecteur lui apprend qu’elle est sa fille et que Léon est le fils de la comtesse.
Grâce à Figaro, Bégearss rend la totalité de la somme au comte. Le mari a pardonné à sa femme. Figaro, à qui le comte avait promis deux mille louis, refuse la récompense. Il veut seulement mourir chez son maître. Pas de «vil salaire» pour le «bon service». En un jour, les membres de la maison ont réussi à expulser un traître et à éviter un mariage incestueux.