Sand, La Mare au Diable, Résumé
Introduction par George Sand
La Mare au Diable fut inspiré par un tableau d’Holbein représentant un vieux laboureur squelettique symbolisant la mort conduisant sa charrue, ce qui représente pour elle une satire des maux de son pays. Pour elle, l’art est une recherche de la vérité idéale. Elle rencontra dans la vraie vie une scène proche du tableau d’Holbein, mais qui contrastait avec celui-ci, car les bœufs étaient cette fois conduits par un enfant d’environ 7 ans, plein d’énergie et d’espoir. Ces deux laboureurs très différents la poussèrent à écrire ce livre, dans lequel elle souhaite simplement raconter la vie de ces paysans et ce qu’ils pensent, sans qu’ils ne comprennent forcément la beauté de l’art et de la poésie. Elle aime toutefois les aspects simples et touchants de ces personnages, qui ne sont pas influencés selon elle par de « fausses lumières ».
L’histoire
Le roman raconte l’histoire de Germain, 28 ans, en bonne santé mais veuf de Catherine son ancienne épouse. Il est toutefois le père de trois enfants. Germain habite encore à la ferme de son beau-père, dénommé le père Maurice. Celui-ci comprend sa souffrance et lui suggère de chercher une nouvelle épouse. Selon Maurice, il serait temps de le faire maintenant, car l’âge rendra les choses plus compliquées à ce niveau. Maurice a toutefois une idée derrière la tête, car il pense qu’une épouse serait utile pour prendre soin des petits enfants, ce que la mère Maurice ne pourra pas non plus faire éternellement avec sa belle-sœur et l’aide du Petit Pierre, qui a 7 ans, comme le laboureur de la scène du préambule. Maurice pense que cela serait utile au niveau économique pour chacun, pour mieux s’en sortir et pour garder de bonnes relations entre tous. Celui-ci souhaite donc arranger un nouveau mariage et propose à Germain de rencontrer une veuve qu’il connaît via le père de celle-ci. Germain n’est pas intéressé mais accepte de se rendre au rendez-vous pour faire plaisir à son beau-père. Pour Germain, cela n’a pas beaucoup de sens, car il aimait tendrement Catherine, tandis que l’idée de devoir épouser une femme pour qui il ne ressent aucun sentiment l’effraie.
Germain doit ainsi se rendre à Fourche. Marie la fille de la voisine la mère Guillette doit aussi aller dans cette direction pour aller à Ormeaux où un fermier l’accueille pour travailler. La mère Guillette demande donc à Germain s’ils peuvent parcourir ce chemin ensemble. Marie est encore presque une petite fille et il n’y a pas de raison qu’une relation naisse entre les deux. Le père Maurice est d’accord qu’ils fassent le chemin ensemble.
Ils voyagent tous deux sur le dos de la Grise une jument en bonne santé. Marie était très triste de devoir partir et de se séparer de sa mère, qui était elle par contre très faible. Elle se met à pleurer sur le chemin. Germain et Marie partagent alors leur peine respective, avec beaucoup de compassion pour la tristesse de l’autre. Ils remarquent alors une chose étrange dans un buisson. C’était le Petit Pierre, le fils de Germain, qui se cachait, car il voulait aussi faire le voyage avec eux. Germain ne veut pas qu’il vienne avec eux, mais le Petit Pierre finit par les persuader par sa grande tendresse. Les trois ne sont pas spécialement lourds à porter pour la Grise.
Ils font une escale en chemin pour se restaurer, notamment à cause de la faim du petit Pierre, pendant laquelle Germain fait goûter du vin à ses jeunes compagnons de voyage. Après avoir repris la route, un brouillard épais leur brouille la vision du chemin, ce qui les pousse à s’arrêter quelques temps au bord d’une mare, car ils se sont perdus dans la forêt. C’est alors que Marie déploie ses talents et sa créativité pour les encourager à faire un feu et cuire la viande qui devait être offerte à la veuve. Elle avait aussi pensé à emporter du vin de l’auberge. Marie aide Petit Pierre à se coucher en prenant soin de lui. Petit Pierre aime Marie et lui dit qu’il voudrait qu’elle soit sa mère. La beauté de Marie et son cœur pur touchent particulièrement Germain, au point qu’il se sente fortement attiré par elle et n’ose plus s’approcher trop d’elle. Pendant leurs discussions, Marie insiste sur le fait qu’elle veut trouver un mari qui ait son âge, une chose qui rend Germain, qui ne lui a pas dévoilé ce qu’il ressentait, fort triste. Une fois que le brouillard a disparu, ils essaient de reprendre la route, pour seulement finir par revenir au feu qu’ils avaient laissé près de la mare après deux heures d’errances inutiles. Ils y restent quelque temps pour se reposer. Le Petit Pierre continue à dormir et Marie ne mentionne pas, comme elle fait habituellement, le fait qu’elle se sent exténuée.
Après quelques temps, Germain ose finalement avouer à Marie qu’il l’aime et qu’il souhaiterait se marier avec elle. Mais Marie a honte de sa pauvreté et dit qu’elle ne voudrait pas faire cette offense à la famille Maurice. Elle lui dit également qu’elle ne veut pas vivre avec un homme plus vieux, dont elle ne pourra plus s’occuper lorsqu’il sera trop âgé. Ils finissent par repartir et retrouver leur chemin. Marie emporte le Petit Pierre avec elle, pour que sa présence ne soit pas problématique lors du rendez-vous de Germain, qui dit qu’il reviendra chercher son fils aux Ormeaux sur le chemin du retour.
Une fois que Germain est arrivé chez le père de la veuve, il trouve trois autres hommes qui essaient de séduire la veuve, ce qui n’était pas prévu. Germain n’est pas intéressé de se poser comme concurrent et utilise un prétexte pour rentrer à la maison, ce qui implique que le père de la veuve conclue qu’il ne se mariera pas avec elle.
Une fois que Germain est arrivé à Ormeaux, il réalise que Marie et le Petit Pierre ont disparu et seraient déjà rentrés pour une raison connue d’eux seuls. Germain est inquiet et veut les rechercher, il pense que le fermier pourrait avoir été méchant avec eux. Sur le chemin du retour, il passe à nouveau par la mare où ils s’étaient reposés auparavant. Une femme lui explique alors que c’est une mare maudite, où un petit enfant est mort et qu’elle s’appelle « La Mare au diable ». Germain rencontre ensuite le fermier qui fait du bruit dans la forêt à la recherche de Marie et de l’enfant. Cependant, le fermier, qui dit qu’il doit donner de l’argent à Marie, ne connaît pas Germain, qui lui propose de rester avec lui pour retrouver Marie. Ils finissent alors par retrouver Marie et le Petit Pierre qui se cachaient dans un buisson. Marie semble avoir particulièrement peur du fermier. Celui-ci se met alors à faire des propositions indécentes à Marie, c’est alors que Germain décide de le pousser sur le sol, en lui demandant de formuler des excuses.
Tous trois finissent par rentrer tranquillement à la maison, sains et saufs. Lorsque le père Maurice les accueille, il comprend la réaction de Germain et considère le comportement de la veuve comme étant inconvenant. Le temps passe et Germain sombre dans une profonde tristesse. La mère Maurice se demande quelle est la raison de cette tristesse et lui pose des questions. Germain finit par lui avouer ses sentiments pour Marie, qui sont étonnamment encouragés par celle-ci. Elle décide de demander l’accord du père Maurice, une chose qu’elle obtient. Germain, empli de tristesse, rencontre alors à nouveau Marie, une fois la bénédiction accordée. Germain pense que Marie ne l’aimera jamais, mais il lui demande quand même sa main. Marie accepte alors, lui disant qu’elle l’aime. Germain devient alors à nouveau heureux. Ils finissent par se marier, parfaitement heureux, dans une relation de vrai amour. Un mariage de campagne a lieu. Des armes à feu retentissent avant le début de la cérémonie. Un fossoyeur et un chanvreur échange un dialogue devant les paroissiens pour présenter les mariés. Ce mariage dure plusieurs jours et inclut une cérémonie de livrée, avec de nombreux cadeaux et la récitation d’un poème les énumérant) et une cérémonie du chou. Germain partit chercher sa fiancée sur le dos de La Grise, nouvellement ferrée. Pendant la cérémonie, Germain dut mettre un trezain, treize pièces d’argent dans la main de sa fiancée.. Il enfila une alliance d’argent au doigt de Marie, une alliance qui était la même alliance que celle de son ancienne épouse Catherine. La cérémonie du chou a lieu le troisième jour de la noce, elle symbolise la fécondité, elle se déroule à la manière d’un mystère comique en présence d’un jardinier et d’une jardinière et pendant laquelle le mari a le visage couvert de suie et se roule dans la boue avec son épouse qui court après lui. La noce se doit de célébrer la vie, pour le travail du laboureur. Le lendemain du mariage, Germain retourna plein de joie à son travail de laboureur.