Pierre Carlet de Marivaux

Marivaux, Le Jeu de l’amour et du hasard, Résumé

Comédie en trois actes.

Acte premier

Silvia, une jeune fille de haute condition, discute avec sa femme de chambre, Lisette, des inquiétudes qu’éveille le projet de son père de la marier au fils d’un de ses vieux amis. Elle cite en exemples les mariages de convenance de son entourage, qui ne sont heureux qu’en apparence.

Quand son père, M. Orgon, vient lui annoncer l’arrivée imminente du jeune Dorante, elle obtient de lui l’autorisation d’échanger de rôle avec Lisette afin de pouvoir mieux observer celui qui pourrait être son futur mari. Son père lui garantit que, si elle ne le trouvait pas à son goût, elle pourrait le congédier.

M. Orgon s’amuse de cette situation : il vient d’apprendre par une lettre de son vieil ami que Dorante a eu la même idée que sa fille et qu’il changera de rôle avec son valet Arlequin. M. Orgon met son fils Mario dans la confidence en lui demandant de garder secret le double stratagème. Ainsi, ils seront les deux témoins privilégiés du Jeu de l’Amour et du hasard.

Silvia, déguisée en soubrette, expose à son père et son frère son ambition de mieux connaître Dorante au travers des indiscrétions du valet. Arrive Dorante, sous le nom de Bourguignon. Mario et M. Orgon, taquins, poussent alors les deux jeunes gens à se conformer aux familiarités dévolues à leurs rôles. Pour pimenter le jeu, Mario feint même d’avoir une inclinaison amoureuse pour la pseudo domestique. Restés seuls, les deux jeunes gens sont très rapidement troublés par la noblesse de caractère et l’esprit qu’ils se découvrent mutuellement et qui ne cadrent pas avec leur condition apparente.

Vient Arlequin, sous l’habit de Dorante, qui singe grossièrement son maître. Très satisfait de lui-même, il essuie vite les remontrances de Dorante qui lui reproche notamment ses familiarités excessives.

Acte II

Lisette, affolée mais honnête, vient aviser M. Orgon que le pseudo Dorante est sur le point de perdre la tête pour elle. A son grand étonnement, M. Orgon l’encourage à laisser agir ses charmes et lui promet qu’elle pourra l’épouser s’il se met à l’aimer vraiment. Il la prie seulement d’accuser Bourguignon devant Silvia de tout faire pour déprécier son maître.

Lisette, libérée de ses scrupules, retourne vers Arlequin. Les deux domestiques, sous leurs travestissements, se jurent un amour éternel, quelle que soit leur situation respective. Dans cette clause, on perçoit toute l’ambiguïté de la situation et la saveur du quiproquo.

Silvia interrompt les roucoulades des deux amants et prend Lisette à part pour lui demander de cesser de répondre aux avances du pseudo Dorante, pour qui elle n’éprouve que du dégoût. Mais Lisette suit à la fois ses sentiments et les ordres de M. Orgon : elle refuse de changer son attitude, tout en demandant à sa maîtresse si ses préventions contre son prétendant ne viendraient pas des médisances de Bourguignon. Silvia s’emporte et commence à prendre conscience de sa troublante inclinaison pour un homme qu’elle pense en dessous de sa condition.

Au retour de Bourguignon, elle essaie en vain de mettre des distances entre eux. Confrontée à la sincère passion de Dorante, elle lui avoue que s’il n’était pas valet, elle pourrait l’aimer.

M. Orgon et son fils interrompent le touchant tableau et font fuir Dorante par leurs taquineries. Ils continuent sur le même ton badin à pousser Silvia dans ses derniers retranchements, en évoquant les aveux qu’ils viennent de surprendre. Ils lui imposent de poursuivre jusqu’au bout le jeu qu’elle a initié.

Restée seule, très troublée, Silvia tente de fuir Dorante. Ce dernier tombe le masque et lui avoue son identité en même temps que son désespoir d’aimer en dessous de sa condition. Silvia, soulagée, décide de se maintenir dans son rôle pour éprouver l’amour de Dorante.

Acte III

Arlequin rapporte à son maître, furieux devant tant d’audace, l’engagement qu’il a pris avec Lisette. Sous la pression de Dorante, il part révéler à sa belle sa véritable identité.

Mario rencontre Bourguignon et va s’employer à le rendre jaloux, en se présentant comme un possible rival. Arrive Silvia, qui se prête au jeu de son frère. Dorante se retire, désespéré.

Silvia s’ouvre à son frère et à son père de ce qu’elle espère inspirer à Dorante un amour assez fort pour triompher des conventions sociales.

Lisette reçoit de sa maîtresse et de ses maîtres l’assentiment pour son union avec Arlequin, à condition toutefois qu’elle tombe le masque.

A tour de rôle, Arlequin et Lisette s’avouent joyeusement leur véritable condition. Dorante ne peut croire que son valet va épouser la fille de M. Orgon tandis qu’Arlequin préfère s’amuser de son désarroi en s’abstenant de le mettre au courant de la supercherie.

Dorante, au désespoir, est résolu à partir incognito après avoir laissé un mot à M. Orgon. Il croit en effet que Silvia répond à l’amour de Mario. Retenu par Silvia, il finit par lui avouer que son amour pour elle est si puissant que sa condition de domestique ne saurait empêcher leur mariage. Silvia triomphante, dévoile en présence de M. Orgon sa véritable identité, au grand bonheur de son futur époux.

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