Denis Diderot

Diderot, La Religieuse, Résumé

La Religieuse est un roman-mémoire de Diderot, écrit à la première personne du singulier. Marie-Suzanne Simonin est une jeune femme qui s’adresse, en résumant son passé, à M. le marquis de Croismare afin qu’il la soutienne

Le couvent de Sainte-Marie

Dans son enfance, Suzanne n’a pas reçu la même attention que ses deux sœurs. Elle retient, par sa beauté, l’attention du fiancé de l’une de celles-ci. Pour éviter tout scandale, ses parents l’envoient au couvent de Sainte-Marie pendant que ses sœurs trouvent de bons partis. Quant à elle, alors qu’elle n’a que seize ans, ses parents souhaitent qu’elle prenne l’habit de religieuse. Telle n’est pas sa vocation, mais elle effectue tout de même son noviciat pendant deux ans. Puis, ses sœurs ayant chacune beaucoup d’enfants, on désire, contre son gré, qu’elle reste dans les ordres. La cérémonie a lieu, mais au moment de prononcer ses vœux de pauvreté, d’obéissance et de chasteté, la jeune fille répond : « Non !  » De retour chez elle, elle apprend qu’elle est une enfant illégitime et que sa mère ne souhaite pas qu’elle partage l’héritage avec ses sœurs. C’est alors qu’elle accepte de prendre le voile

Le couvent de Longchamp

Elle entre donc au couvent de Longchamp, dont la supérieure est alors Mme de Moni. Elle s’attire les faveurs de celle-ci durant les deux ans de son noviciat. Mme de Moni est sous son charme, et elle le lui dit. Suzanne, profondément troublée prononce ses vœux lors d’une cérémonie dont elle ne se souviendra que fort mal. Elle perd durant la même année son père, sa mère, et sa supérieure. C’est la sœur Sainte-Christine qui succède à celle-ci. Elle est très différente de Mme de Moni, et Sœur Suzanne ne l’apprécie nullement. Elle se rebelle même contre son autorité, n’acceptant pas la sévérité que la nouvelle mère supérieure veut mettre en place, et convainc certaines de ses condisciples de faire de même. Elle subit alors mille vexations, au point d’avoir envie de mourir. C’est alors qu’elle songe à faire résilier ses vœux. Contre la dureté de la loi du couvent, elle réussit à faire parvenir à un avocat, M. Manouri, un mémoire à ce sujet. Mais la mère supérieure a le soupçon qu’elle a écrit quelque chose, cherche à obtenir aveux et informations, et la fait mettre au cachot durant trois jours avant de la faire libérer.

Apprenant enfin par M. Manouri que Sœur Suzanne veut quitter les ordres, Sœur Sainte-Christine cherche à la convaincre d’y renoncer, puis fait prier pour la rebelle. Celle-ci se heurte alors à l’extrême méchanceté des autres sœurs, sauf une, Sœur Ursule, qui est amoureuse d’elle. Sœur Sainte-Christine demande alors un exorcisme contre Sainte-Suzanne, mais le grand-vicaire prend son parti contre celui de la mère supérieure et fait cesser son mauvais traitement. Mais le procès de Sœur Suzanne pour quitter le couvent est plaidé et perdu. Elle recommence alors à subir les vexations de ses camarades, et doit se nourrir à même le sol. Elle se voit obligée de renouveler ses vœux, dans une parodie de cérémonie. Elle tombe malade et se voit à deux doigts de la mort. Puis c’est au tour de Soeur-Ursule, qui l’a veillée, de connaître la maladie. Sœur Ursule meurt et la laisse désormais sans amie. Mais l’avocat a agi, et Sœur Suzanne sera transférée au couvent de Sainte Eutrope, avec une jolie dot offerte par M. Manouri. C’est le grand-vicaire lui-même qui le lui apprend, mais elle ne se résout pas à se plaindre à lui de tous les mauvais traitements qu’elle a subis.

Le couvent Sainte Eutrope

La mère supérieure du nouveau couvent, dont elle tait le nom, l’accueille fort bien, avec une collation, et lui glisse à l’oreille un :  » je vous aime à la folie « . Cependant, Sœur Suzanne remercie le grand-vicaire et l’avocat de l’avoir fait sortir du couvent de Longchamp. La mère supérieure tombe bientôt sous son charme, la couvre de baisers un peu partout sur le corps, en lui faisant mille compliments, et lui fait offrir mille petites gâteries. Dans tout cela la jeune femme ne voit aucun mal. Très vite, Sœur Suzanne devient la favorite de la mère supérieure, au grand dam de Sœur Thérèse, son amante précédente. Elle sait intercéder pour ses sœurs lorsque la mère supérieure veut les punir, y compris pour Sœur Thérèse. Elle parle alors de ces caresses à son confesseur, qui y voit l’œuvre du malin alors qu’elle les trouve fort innocentes. Un soir alors qu’elles sont seules, la mère supérieure lui demande de jouer du clavecin et de chanter pour elle. La mère supérieure a alors un orgasme que la Sœur Suzanne interprète comme une sensibilité à la musique. Puis, dans la cellule de la mère supérieure, Sœur Suzanne ne comprends rien au nouvel orgasme qui prend la supérieure et veut appeler au secours. Un peu plus tard, prises d’émotions, les deux femmes ne parviennent pas à jouer du clavecin. Sœur Suzanne rentre chez elle rêveuse. Elle ne devine toujours rien des sentiments qui la prennent et prennent la mère supérieure. Elle imagine alors chez sa supérieure une étrange maladie contagieuse, qui l’aurait contaminée, elle aussi.

Le lendemain, elle lui raconte toute son histoire, à Sainte-Marie et à Longchamp et la supérieure s’en émeut. Elle connaissent alors toutes les deux un moment de faiblesse que l’innocente Sœur Suzanne attribue une nouvelle fois au mal qui les aurait saisies toutes deux. La supérieure l’interroge alors sur ses désirs, mais elle répond qu’elle n’en a aucun. Un peu plus tard, la supérieure entre de nuit dans sa cellule et finit par se glisser entre ses couvertures, mais Sœur Suzanne n’entendant rien à ses désirs, la supérieure termine sa nuit entre les bras de Sœur Thérèse. Le lendemain, la mère supérieure réunit les plus belles et les plus jeunes des sœurs pour leur faire faire leurs broderies, mais sa préférence va à Sœur Suzanne. Celle-ci intercède pour Sœur Thérèse, qui n’a pas été admise alors qu’elle l’aurait souhaité. Plus tard dans la soirée, la mère supérieure insiste pour que Sœur Suzanne reçoive enfin la dot que les sœurs de Longchamp lui doivent, et elle obtient une lettre de Sœur Suzanne, qui finit par avoir son dû. La veille de la Pentecôte, et malgré les avertissements de sa supérieure, elle avoue le comportement de celle-ci à son confesseur. Elle ne comprend pas la réaction de son directeur, qui traite la supérieure de libertine et se félicite de l’innocence de Sœur Suzanne, mais consent à ne plus voir sa supérieure seule à seule et à se refuser à ces caresses.

Alors qu’elle prie de nuit dans l’église, ce que son directeur de conscience lui a ordonné, sa mère supérieure vient à elle et elle lui révèle le discours que lui a tenu son confesseur. Sa supérieure proteste de son innocence. Toutefois, sans toujours voir de mal dans les caresses de sa supérieure, Sœur Suzanne se décide à s’y refuser. La supérieure obtient le changement de directeur de conscience, mais la jeune femme persiste dans son refus de la voir seule à seule. La gaîté disparaît alors du couvent, et la mère supérieure fait prier pour ses péchés, puis devient peu à peu folle. Sœur Suzanne voit dans le nouveau confesseur un allié, qui n’a point choisi sa condition d’ecclésiastique, tout comme elle. Il ne lui apprend rien de l’homosexualité de sa supérieure. C’est alors qu’elle surprend la confession de celle-ci. Elle s’en détourne avec dégoût. La mère supérieure s’enfonce dans sa folie, et on finit par la confiner dans sa cellule. Elle finit par mourir.

Sœur Suzanne est alors enlevée par un jeune bénédictin, qui tente de la violer. Elle se retrouve dans une blanchisserie, où elle tente de cacher sa fuite du couvent. C’est de là qu’elle écrit au marquis de Croismare, dans l’espoir qu’il lui trouve une condition, dans n’importe quel emploi.

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