René Goscinny

Goscinny, Sempé, Le Petit Nicolas, Résumé

« Le Petit Nicolas » est une oeuvre littéraire unique en son genre, qui s’adresse aussi bien aux jeunes qu’aux adultes.
Écrite en 1956 par Monsieur GOSCINNY et illustrée par Monsieur SEMPE, cette oeuvre littéraire est présentée sous la forme de courts récits individuels les uns des autres ; tant et si bien qu’il est possible d’entamer la lecture de ce livre par n’importe quel chapitre : l’histoire en elle-même n’a pas un sens et une trame unique !
En suivant ce schéma d’écriture, il nous est permis de dire que « Le Petit Nicolas » s’apparente à un recueil de nouvelles qui content la vie d’un jeune garçon de dix ans qui grandit dans les années soixante.
A travers ces récits narrés par la personne et les yeux d’enfant de Nicolas, s’entremêlent humour, ironie, tendresse, compassion, angoisses et émotions qui caractérisent la période de l’enfance.
Par le biais des paroles pures, sincères et intimes du Petit Nicolas, le lecteur en apprend ainsi beaucoup sur le narrateur, ses pensées, sa vie quotidienne, mais aussi sur son entourage et les moeurs typiques qui rythmaient les années soixante !

I) LA VIE FAMILIALE DE NICOLAS

A. La famille de Nicolas

Représentative de la classe moyenne des années soixante, la famille de Nicolas est à l’image des familles françaises de cette époque aisée où le travail ne manque pas suite aux Trente Glorieuses.

On note trois personnages principaux; noyau de la famille de Nicolas :

– Le père de Nicolas travaille dans un bureau et il se plaint régulièrement de ses difficultés rencontrées au travail une fois rentré chez lui.
Il a besoin de calme et apprécie son rituel de fin de journée: s’asseoir confortablement dans le salon, tout en fumant sa pipe et en lisant son journal.
Le père de Nicolas est aussi une personne très jovial et d’un naturel plus indulgent envers Nicolas que ne l’est sa compagne: il joue avec son fils aux cow-boys et à l’indien (chapitre II), construit une niche pour Rex (le chien) avec Nicolas (chapitre VI) et lui apprend à faire du vélo (chapitre XIV).

– La mère de Nicolas est mère au foyer. Elle reprend souvent son fils car il ne respecte pas le ménage. D’autre part, elle se dispute souvent avec son mari car ils sont rarement d’accord entre eux.

– La grand-mère de Nicolas : appelée « Mémé » par Nicolas, elle gâte son petit fils comme toutes les mamies ; de bonbons à cadeaux en tout genre, Nicolas ne manque de rien !
Nicolas aime beaucoup sa grand-mère et éprouve une sincère affection à son égard ; il est toujours ravi de ses visites à la maison !

B. Le voisinage

Pour ce qui est du voisinage, il se résume à un nom : Monsieur Blédurt !
Monsieur Blédurt est le voisin de Nicolas et ses parents. Il a comme hobby favori de taquiner le père de Nicolas qui ne peut s’empêcher de démarrer au quart de tour:

– « Monsieur Blédurt, c’est notre voisin qui aime bien taquiner papa » (chapitre II, page 8, ligne 23 et chapitre XIV, page 52, lignes 8 à 9).

Monsieur Blédurt prend en effet un malin plaisir à lancer des « piques » au père de Nicolas comme on peut l’observer aux chapitres II et XIV :

– Chapitre II, page 8, lignes 28 à 30 : « on aurait bien aimé rester voir papa et Monsieur Blédurt s’amuser et faire les guignols« .

– Chapitre XIV, page 52, lignes 6 à 7 : à la vue du père de Nicolas montrant à son fils comment faire du vélo, Monsieur Blédurt s’exclame que « c’est un des spectacles les plus grotesques qu’il m’ait été donné d’assister ! »

A la lecture de ces deux chapitres, il nous est laissé à penser que l’utilisation du champ lexical du ridicule pour décrire le père de Nicolas n’est pas un choix anodin : cela permet en effet de retranscrire la relation enfantine, conflictuelle et de compétition qui règne entre ces deux adultes ; restés de grands enfants !
Le chapitre XII prend d’ailleurs fin par une scène comique qui tourne le personnage du père de Nicolas en ridicule : on apprend page 54, ligne 7, que le père de Nicolas a cassé le vélo de son fils car il est « rentré dans une poubelle » !

II) LE PETIT NICOLAS A L’ECOLE

A. L’équipe éducative de l’école

L’équipe éducative est constituée du directeur d’école, d’enseignants et de surveillants, qui ont pour mission d’éduquer et d’instruire et de réprimander les enfants afin de les préparer, dans l’avenir, au monde des adultes et du travail.

On retrouve ainsi à travers les récits de Nicolas une majeure partie des membres de l’équipe éducative :

– Le directeur d’école : est la personnalité dominante de l’école, sa présence est généralement synonyme de distribution d’heures de retenue car il fait toujours son entrée dans les moments où les enfants sont les plus indisciplinés !
Il inspire ainsi d’entrée de jeu, une certaine sévérité et autorité lorsqu’il entre dans la classe.

– La maîtresse de classe de Nicolas : est très appréciée par ses élèves. Toutefois, face au manque criant de discipline des élèves, il lui arrive de devoir se mettre en colère (« la maîtresse, elle est drôlement gentille quand nous ne la mettons pas en colère » chapitre I, page 3, lignes 18 à 19).

– Le surveillant : Monsieur DUBON, surnommé par les élèves « le Bouillon » car il répète toujours « regardez-moi dans les yeux » ; et dans la recette originale du bouillon, il y a des yeux.

– La professeur de musique : Madame VANDERBERGLE, n’apparaît que dans un seul récit ; tout comme Monsieur BORDENAVE qui est un autre surveillant de l’école.

Les chapitres qui font référence à l’école sont le chapitre I (La séance photo), le chapitre III (Le Bouillon), chapitre X (La visite du Ministre), chapitre VII (Djodjo), chapitre IX (Les carnets), chapitres XIII (Le Petit Poucet) et le chapitre XVI (Monsieur BORDENAVE n’aime pas le soleil).

B. Les camarades de classe de Nicolas

Les camarades de classe de Nicolas sont nombreux ; on apprend en effet chapitre IV que leur classe compte dix-huit jeunes garçons âgés d’une dizaine d’années.
Cependant, certains personnages se distinguent plus que d’autres, tandis que certains sont méconnus par le lecteur et d’autres font une brève apparition mais remarquée !

On retrouve ainsi parmi les camarades de classe les plus proches de Nicolas:

– ALCESTE : est le camarde de classe le plus important au yeux de Nicolas car c’est son meilleur ami. Il y a donc beaucoup de choses à dire pour ce personnage.
On entend par ailleurs souvent Nicolas faire des références à propos d’Alceste, alors qu’il n’est pas constamment présent dans le récit raconté par Nicolas.

Alceste est donc le meilleur ami de Nicolas, pour autant, lorsque Nicolas en parle, c’est principalement pour donner trois informations au lecteur : c’est son meilleur ami, il est obèse et adore manger !
Le lecteur apprend ainsi à connaître le personnage d’Alceste sur une grande partie du livre ; notamment aux chapitres 4, 6, 7, 8, 10, 13 et 14 :

– Chapitre IV
Page 14, ligne 2 à 3: « Alceste c’est mon ami, il est gros, il aime bien manger« .
Page 25, ligne 10: « Alceste, un copain gros« .
Page 29, lignes 11 à 12: « Alceste, un copain qui est très gros et qui aime bien manger« .

– Chapitre X
Page 43, ligne 5: « c’est un copain qui est très gros et qui mange tout le temps« .

– Chapitre XIII
Page 50, ligne 24: « Alceste, c’est un copain, celui qui est très gros et qui mange tout le temps« .

– Chapitre XIV
Page 59, ligne 9: « Alceste, c’est un gros qui mange tout le temps« .

On note ainsi à travers les descriptions que Nicolas fait d’Alceste, une redondance des champs lexicaux de la gourmandise, de la nourriture et de l’obésité.
Alceste est d’ailleurs comparé par Nicolas à « un gros poulet » (chapitre II, page 16, ligne 10), qui confirme plus loin ligne 27 : « c’est vrai qu’Alceste ressemblait à un gros poulet ».

– EUDES : est un enfant au tempérament sanguin et d’un naturel très bagarreur!
Il n’a d’ailleurs en bouche qu’une seule et unique rengaine: « tu veux un coup de poing sur le nez? » ( chapitre x, page x, lignex).
Nicolas nous dit très peu de choses à son sujet, excepté qu’il est à l’origine de la plupart des bagarres avec ses camarades de classes; et quand il n’en n’est pas à l’origine, il prend un certain plaisir à y prendre part!

– RUFUS : est le fils d’un policier et il en est très fier! Il passe son temps à siffler dans le sifflet à roulettes que lui a offert son père.
C’est en partie pour cette raison que Rufus est constamment tiraillé entre être joueur ou être arbitre lorsqu’une partie de football s’annonce.

– CLOTAIRE : enfant qui a de mauvaises notes et qui va souvent au coin.

– MAIXENT : camarade de classe dont le lecteur ne sait qu’une seule chose ; il a de longues jambes ; ce qui lui permet de courir vite au football.

– GEOFFROY : fils de parents riches, il aime être le centre de l’attention et ramène toujours des nouveautés à l’école afin de se faire remarquer et susciter un certain intérêt auprès de ses camarades.

– AGNAN : premier de la classe et « chouchou de la maîtresse » (chapitre I, page 2, ligne 12), il se met souvent en retrait pour réviser et n’est pas très apprécié par ses camarades.

Comme énoncé précédemment, certains personnages font une apparition brève mes remarquée dans les récits de Nicolas.
C’est le cas pour « Djodjo« , camarade de classe d’une journée originaire du Royaume-Uni pour qui la rencontre avec Nicolas et ses amis fut riche en acquisition de nouveaux mots.
Nous pouvons le voir chapitre VI, lorsque que Djodjo répète l’ensemble des mots que ses camarades lui ont appris le temps d’une récréation « dingue, guignol, sale menteur, sauvage, mal élevé » (page 27/ ligne 17).

En outre, à la fin du récit, Nicolas informe le lecteur que sa maîtresse ne semblait pas ravie des mots et expressions françaises que ses élèves avaient appris au nouvel élève.
Cela se confirme quelques lignes plus tard lorsque celle-ci s’adresse à Djodjo en lui disant : « je me demande ce que tes parents vont penser » (page 28, ligne 1).

La réponse à l’interrogation de la maîtresse de Nicolas, nous l’obtenons à travers la vivacité d’esprit enfantine et unique de notre narrateur ; à la fin du chapitre VI, page 28, ligne 3 à 5: « les parents de Djodjo ont dû penser qu’il avait appris tout le français dont il avait besoin. La preuve, c’est que Djodjo n’est plus revenu à l’école » !

III) LES THEMES ABORDES DANS LES AVENTURES DE NICOLAS

Les thèmes abordés à travers les récits de Nicolas sont des thèmes enfantins :

– la vie à la maison avec ses parents
– les malheurs de la récréation
– les bagarres entre ses copains et les disputes entre ses parents
– le sentiment d’injustice

Il y a toujours une opposition permanente entre la vision des choses vécues à hauteur d’enfant, et celle du monde des adultes. Cela se retrouve dans la plupart des chapitres ; notamment les chapitres II (Les cow-boys), chapitre IV (Le football), chapitre VI (Rex), chapitre X (Louisette), chapitre XII (Je fume), chapitre XIII (Nicolas est malade) et chapitre XVII (Je quitte la maison).

Le dessin est, par nature, un langage commun à tous, qui se passe de mots et est international.
Les illustrations des récits de Nicolas par Sempé mettent en exergue la vie quotidienne et se suffisent à elles-même pour transmettre une émotion, une idée, un ressenti.
D’autre part, elles ont la particularité d’être dessinées sans couleurs. Nicolas se distingue simplement de ses camarades avec ses cheveux épais noirs et son short.

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