Flaubert, Madame Bovary, Résumé
Roman.
Première partie
Charles Bovary, fils d’un homme médiocre qui collectionne les échecs, est dominé par une mère possessive et autoritaire à l’excès. Incapable de devenir médecin, il parvient laborieusement à décrocher un diplôme d’officier de santé.
Il s’établit alors à Tostes, morne village normand. Sa mère lui impose un mariage avec une riche veuve de quarante cinq ans, Madame Dubuc. Cette femme laide et despotique transformera sa vie conjugale en cauchemar.
Alors qu’il soigne le père Rouault, riche propriétaire de la ferme des Bertaux, Charles tombe sous le charme de sa fille, Emma. Le tempérament jaloux de sa femme l’obligera à interrompre ses visites aux Bertaux. Abusée par son notaire, l’épouse de Charles se retrouve à moitié dépouillée de ses biens et meurt une semaine après.
Charles peut enfin épouser Emma. Les débuts du mariage lui semblent idylliques auprès d’une épouse qu’il trouve parfaite. Alors qu’il goûte enfin aux bonheurs domestiques, Emma, quant à elle, est déçue par une vie qu’elle estime bien monotone. Charles ne répond pas à son idéal romanesque, tout droit issu des lectures et de l’univers onirique dans lequel elle se réfugiait lors de son éducation au couvent.
Conviée avec son époux à un bal par le Marquis d’Andervilliers, Emma prend encore plus conscience à son retour du château de la Vaubyessard du gouffre existant entre sa vie conjugale et ses aspirations. Elle ne vit plus que dans le souvenir de cette parenthèse enchantée et souffre du manque d’ambition et de la médiocrité de Charles. Dix-huit mois après le bal, Emma tombe malade. Charles décide alors qu’il est temps de quitter Tostes pour s’installer dans une ville plus grande, à Yonville-l’Abbaye. Emma attend un enfant. Une nouvelle vie va pouvoir commencer.
Deuxième partie
Emma donne naissance à une fille prénommée Berthe qu’elle met aussitôt en nourrice selon la coutume de l’époque.
L’ennui gagne à nouveau Madame Bovary jusqu’à ce qu’elle se rapproche de Léon Dupuis. Ce discret clerc de notaire tombe amoureux d’elle et lui fait la cour sans oser se déclarer. Emma lutte contre cet amour naissant en se réfugiant dans l’accomplissement de ses devoirs domestiques et maternels. Sa frustration grandit et avec elle, le mépris qu’elle ressentait pour Charles se transforme en haine. La laideur de sa fille, Berthe, suscite son effroi.
Léon, troublé par l’attitude distante d’Emma, lui fait ses adieux et part pour Paris. Emma se laisse à nouveau aller à la mélancolie.
Rodolphe Boulanger, le châtelain de la Huchette, perçoit les frustrations d’Emma et, en libertin accompli, se met au défi de la séduire. Il fait sa cour lors des comices agricoles, rencontre peu de résistance de la part d’Emma, puis disparaît délibérément pendant plus d’un mois pour « ferrer sa prise ». A son retour, il obtient l’accord de Charles d’emmener Emma faire une promenade de santé à cheval. Dans la forêt, Emma cède à cet habile séducteur. Les amants se rencontrent quotidiennement au même endroit puis la jeune femme prend le risque de se rendre au château de Rodolphe. Un matin, de retour de chez son amant, Emma est aperçue par le percepteur et décide de tenir désormais ses rendez-vous adultères sous la tonnelle de son jardin.
Alors que Rodolphe commence à se lasser d’elle, Emma, après la lecture d’une lettre de son père, est envahie de remords et souhaite redevenir une mère et une épouse exemplaire. Poussé par Emma, Charles accepte d’opérer un garçon d’écurie de son pied-bot. Le succès de l’opération comble Emma d’aise et d’admiration. Mais elle déchante vite quand des complications surviennent. Menacé de gangrène, le patient doit se résoudre à se faire amputer par un vrai médecin. Terriblement déçue, Emma se détourne définitivement de son mari et se réfugie à nouveau dans les bras de Rodolphe.
A nouveau amoureuse, Emma s’endette auprès de Lheureux, le marchand d’étoffes, pour couvrir son amant de cadeaux. Elle vole son mari et n’hésite plus à se pavaner ouvertement au bras de Rodolphe. Emma décide son amant à l’emmener avec Berthe loin de Yonville. Mais l’avant-veille du jour J, Rodolphe rompt par lettre avec Emma.
Désespérée, Emma songe d’abord au suicide puis s’abîme dans une fièvre cérébrale qui durera plusieurs mois. Charles la veille et s’emploie à honorer ses dettes auprès de Lheureux, qui devient menaçant. Il contracte d’autres crédits pour pouvoir le rembourser. Emma finit par guérir et retrouve la foi. Sur les conseils du pharmacien, Charles amène son épouse voir un opéra à Rouen. Au théâtre, ils rencontrent Léon et passent la soirée avec lui. Charles suggère à sa femme de rester encore un peu à Rouen.
Troisième partie
Léon, après trois ans de séparation, retrouve Emma dans son hôtel et lui avoue combien il l’a aimée. Emma refuse de lui céder mais accepte un rendez-vous pour le lendemain à la cathédrale. D’abord réticente, Emma finit par devenir sa maîtresse lors d’une promenade en fiacre.
De retour chez elle, Emma feint d’être affectée par la mort du père de Charles, qu’on vient de lui apprendre. Lors de la préparation des obsèques, Lheureux persuade Madame Bovary de demander une procuration à son mari pour pouvoir gérer elle-même leurs biens.
Sous ce prétexte bienvenu, elle partira consulter Léon à Rouen durant trois jours. Bientôt, la nourrice sert de messager aux deux amants et Emma convainc son mari de la laisser prendre de pseudo leçons de piano hebdomadaires à Rouen. Chaque jeudi, sur le chemin du retour, elle rencontre un aveugle qui lui glace les sens.
Lheureux les surprend un jour et profite de la situation pour faire pression sur sa débiteuse. Il la force à vendre une propriété héritée par son mari.
La mère de Charles, prévenue des déboires financiers du couple, entre dans une grande colère. Emma se réfugie à Rouen. Son mari fera en vain le voyage pour la retrouver et acceptera finalement qu’elle puisse s’y rendre en toute liberté. Emma achève de ruiner son ménage, allant même jusqu’à mettre en gage son cadeau de mariage pour rembourser Lheureux. Elle commence à se lasser de Léon dont elle perçoit les défauts tandis qu’il se détache d’elle pour mieux se consacrer à sa carrière.
Lheureux, inflexible, engage une action judiciaire pour faire procéder à la saisie des biens du couple Bovary. Tous refusent l’aide qu’Emma sollicite afin d’éviter la ruine imminente : aussi bien les banquiers que Léon qui ne veut pas mettre en jeu sa carrière ; autant le percepteur que le notaire d’Yonville qui tente plutôt de la séduire. A bout de ressources, elle se tourne vers Rodolphe qui, n’ayant pas les moyens de l’aider, se fera copieusement insulter.
Emma s’empoisonne en absorbant de l’arsenic ; elle meurt dans d’atroces souffrances en présence de son mari désemparé et de célèbres médecins impuissants à la sauver. Avant de s’en aller, elle entendra la chanson de l’aveugle qui la terrifiait.
Les créanciers harcèlent le veuf éploré. Léon se marie. La bonne quitte la maison en dérobant la garde-robe. Charles découvre son infortune en tombant sur une lettre de Rodolphe. Il brise toute relation avec sa mère qui veut l’empêcher d’ériger un monument funéraire pour Emma. Enfin, les lettres de Léon finissent de lui enlever ses illusions quant à la fidélité d’Emma. Après avoir partagé comme si de rien n’était, un verre avec Rodolphe, il se laisse mourir sur un banc de son jardin.