Mauriac, Le Sagouin, Résumé par chapitre
Chapitre 1
L’histoire commence dans le château familial des Cernès situé dans la région bordelaise, peu de temps après la Première Guerre mondiale. Paule de Cernès réprimande son fils Guillaume, nommé aussi Guillou et âgé de douze ans. Le jeune garçon prétend avoir appris sa leçon tandis que sa mère ne le croit pas. En réalité, Paule dédaigne cet enfant qu’elle surnomme « le sagouin » car celui-ci lui rappelle Galéas de Cernès, homme qu’elle a accepté d’épouser uniquement pour obtenir le titre de baronne. Folle de colère, elle gifle deux fois son fils puis l’envoie dans sa chambre. Alors qu’il a quitté la pièce, elle l’imagine pleurant dans les bras de Fräulein, la cuisinière du château. Paule s’observe alors dans un miroir et se souvient avec regret de son mariage d’intérêt avec Galéas de Cernès. Son quotidien est devenu infernal : elle n’éprouve aucune attirance pour son époux qu’elle trouve laid, elle s’entend très mal avec sa belle-mère, laquelle n’a jamais accepté Paule en raison de sa classe sociale inférieure, et elle déteste son fils.
Plus tard, Paule reçoit la visite de sa belle-mère, l’actuelle baronne du château. Celle-ci vient de s’entretenir avec Robert Bordas, l’instituteur du village, afin qu’il s’occupe de l’enseignement scolaire de Guillou. Non scolarisé, l’enfant vient de se faire renvoyer de deux pensionnats pour avoir mouillé son lit à plusieurs reprises. Hélas, la vieille femme explique à sa belle-fille que l’instituteur a refusé sa demande en prétextant la prétendue infidélité de Paule avec un prêtre. La belle-mère rejoint ensuite son fils Galéas et le petit Guillou dans sa chambre.
Paule décide de se promener à l’extérieur du château. Tandis qu’elle marche, elle pense à sa relation avec le prêtre évoqué par Robert Bordas : en réalité, il ne s’agit pas d’un adultère, mais d’une simple amitié née il y a douze ans entre un homme et une femme qui se sentent seuls. Alors qu’elle est perdue dans ses pensées, Paule entend des gens marcher dans sa direction et elle se dissimule dans des fourrés. Elle prend alors la décision de s’entretenir personnellement avec l’instituteur du village pour lui expliquer que ses accusations d’infidélité sont fausses.
Le soir, de retour chez elle, Paule fait part de sa décision à sa belle-mère mais la conversation se transforme rapidement en dispute. La révolution de 1789 est évoquée par les deux femmes. Lorsque Paule dit à la baronne que les habitants du village haïssent la famille Cernès, la vieille femme lui rétorque que c’est plutôt sa belle-fille qui déteste sa famille et, de manière plus générale, les nobles. Paule parle ensuite de Yolande, sœur de son époux et comtesse d’Arbis, qui vit dans le luxe au détriment du bien-être financier des Cernès. Paule quitte alors la table et se réfugie dans sa chambre, noyant sa tristesse et sa colère dans l’alcool.
Chapitre 2
Le jour suivant, Paule quitte le château pour se rendre chez Robert Bordas. L’épouse de l’instituteur, Léone, est justement en train de sermonner son mari par rapport à son refus de s’occuper de l’enseignement scolaire de Guillou. Selon elle, la rémunération pour cette tâche permettrait à leur fils Jean-Pierre, un jeune garçon extrêmement intelligent de suivre des cours d’équitation. Les deux époux ne s’accordent d’ailleurs pas sur la future carrière de leur enfant : alors que Léone le voit devenir politicien, Robert espère qu’il deviendra enseignant à l’Université. Paul fait alors irruption au milieu de cette conversation conflictuelle. Comme prévu, elle explique à l’instituteur que sa relation avec le prêtre du village est purement amicale, puis loue les qualités du fils prodige des deux époux. Robert Bordas revient alors sur sa décision et accepte finalement de donner des cours au fils de Paule.
Au château, la vieille Baronne et Fräulein, la cuisinière, se disputent. L’une prétend que l’enfant peut suivre des cours avec Robert Bordas, l’autre qu’il en est incapable. Guillou, quant à lui, a très peur de rencontrer l’instituteur, tandis que son père opte pour la neutralité. Paule leur apprend alors la nouvelle. Guillou ne veut pas suivre les cours de Robert Bordas mais sa mère et sa grand-mère réussissent à tellement l’intimider qu’il cède. Alors qu’il marche à l’extérieur avec son père, le jeune garçon imagine diverses situations qui pourraient permettre d’annuler sa rencontre avec Robert Bordas. De son côté, seule dans sa chambre, Paule se rend compte qu’elle vient de tomber amoureuse de l’instituteur…
Chapitre 3
Guillou est emmené quasiment de force par sa mère chez Robert Bordas chez qui il doit suivre deux heures de cours. Au début très craintif, le jeune garçon finit par se décontracter. Après lui avoir fait trier des haricots, l’instituteur emmène Guillou dans la chambre de son propre fils afin de le mettre en confiance. Guillou fait ensuite la lecture d’un extrait de l’Île Mystérieuse et, à sa grande surprise, il s’avère doué pour cet exercice. Alors que le garçon termine sa lecture, sa mère revient le chercher. Découvrant les impressions positives de Robert Bordas par rapport aux talents insoupçonnées de son fils pour la lecture, Paule demande alors à l’instituteur de les accompagner jusqu’au château pour apprendre la bonne nouvelle à la famille. Bien que son épouse trouve l’idée mauvaise, Robert Bordas accepte et part avec Paule et Guillou.
De retour au château, on teste Guillou sur ses compétences, mais le pauvre garçon évoque son triage de haricots. Sa grand-mère, la baronne, est en colère et imagine que l’instituteur se joue de la naïveté et des difficultés intellectuelles de son petit-fils. Paule et Fräulein entrent dans la conversation et une nouvelle dispute éclate. Guillou, lui, est joyeux. Il s’imagine continuer à faire la lecture chaque jour chez son nouveau professeur et jouer avec son fils durant les prochaines vacances.
Lorsque Robert Bordas est revenu chez lui, Leone lui apprend qu’elle est furieuse car Guillou a sali l’ouvrage dont il a lu un passage quelques heures plus tôt. Elle interdit à son époux de recevoir à nouveau le jeune garçon dans leur maison. Robert Bordas est d’accord et pense qu’il n’aurait jamais dû côtoyer des gens issus de la noblesse…
Chapitre 4
Robert Bordas fait parvenir une lettre jusqu’au château. Les Cernès apprennent son refus de continuer à donner des cours à Guillou. Alors que Paule interprète ce rejet comme un acte influencé par la lutte des classes, sa belle-mère le prend pour un geste d’humiliation. Une nouvelle dispute ne tarde pas à éclater entre les deux femmes sous les yeux de Guillou et de son père. Lorsque Paule, folle de colère, finit par crier que leur enfant est un « dégénéré », Galéas quitte le château avec son enfant.
Alors qu’il se trouve à l’extérieur avec son père qui s’occupe de son côté comme il le peut, Guillou pense à tout ce qui vient d’arriver. Le cœur rongé par la tristesse, il sait désormais que Robert Bordas ne lui donnera plus jamais de cours, qu’il ne fera plus la lecture de livres dans la chambre de son fils, Jean-Pierre, et qu’il ne verra plus jamais celui-ci. Le jeune garçon se lève alors et marche en direction d’un moulin à eau. Lorsque Galéas prend conscience de l’absence de Guillou, il part à sa recherche, puis finit par le voir au loin. Il se met alors en marche pour retrouver son fils…
On apprend finalement que Galéas et Guillou se sont noyés. Le père a-t-il tenté en vain de sauver son fils de la noyade avant de se noyer lui-même dans l’eau près du moulin ? On ne saura jamais la vérité car personne n’a assisté au terrible incident.
Quoi qu’il en soit, personne ne sortira indifférent de ce drame. Paule mourra d’un cancer qui la fera affreusement souffrir et la vieille baronne finira par être chassée du château familial pour être placée en maison de retraite. Quant à Robert Bordas, l’instituteur regrettera jusqu’à la fin de sa vie son attitude qui aura coûté la vie d’un enfant innocent…