Haruki Murakami

Murakami, Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil, Résumé

Chapitre 1

Hajime est un jeune garçon né le 4 janvier 1951. C’est un enfant unique issu d’une famille de classe moyenne. Son père est un employé de courtage tandis que sa mère une femme au foyer comme il en existe beaucoup à cette époque au Japon. Il s’agit d’une lignée tout à fait conventionnelle à l’exception du fait qu’elle ne comporte qu’un seul enfant. Cet aspect qui peut paraître anodin, a cependant une importance particulière pour Hajime puisque c’est pour lui le motif d’un complexe d’infériorité d’une part, mais également l’élément déclencheur à l’origine de la grande amitié entre Shimamoto-san et lui.
La rencontre entre Hajime et Shimamoto-san a lieu en cinquième année de primaire. Shimamoto-san, bien que souffrant d’un handicap à la jambe dû à la poliomyélite, se révèle avoir beaucoup de points communs avec Hajime.

Chapitre 2

Cette section est liée à l’entrée de Hajime au secondaire. L’adolescence marque son arrivée sur le jeune à travers le développement de son corps. C’est désormais un jeune homme à la sociabilité relativement faible, arrogant et solitaire, qui est très peu intéressé par les activités de groupe. C’est durant cette période qu’il fait la connaissance de Izumi, l’adolescente qui sera sa première conquête amoureuse.
Izumi est une jeune fille normale, presque banale sur le plan physique, mais avec une certaine chaleur sur le plan de sa personnalité. C’est avec elle que Hajime va découvrir le flirt amoureux. Shimamoto-san est toujours présente à son esprit, d’où le sentiment d’insécurité et d’incertitude qui l’habite.

Chapitre 3

Hajime fait face à une découverte. Il sait de manière plus précise ce qu’il souhaite faire à la fin de ses années de lycée : aller à l’université à Tokyo. Malheureusement cette ambition est en totale contradiction avec les attentes de son amoureuse Izumi. Elle désire plutôt que ce dernier demeure avec elle dans la petite banlieue calme qui a vu naître leur amour. Il se crée alors une espèce d’opposition entre les volontés, même si l’issue du «?combat?» est connue d’avance. Plutôt qu’une période de doutes, c’est le moment pendant lequel Hajime prend conscience de la force de son envie de changement. Et conséquemment, de la frilosité de ses sentiments pour Izumi. Ce chapitre est marqué par l’amorce de la rupture entre les deux amoureux. Rupture inéluctable que même la consommation de l’acte sexuel n’aurait pu empêcher.

Chapitre 4

C’est ici que se cristallise la rupture entre Hajime et izumi. Le prétexte de cette rupture — qui aurait eu lieu d’une façon ou d’une autre — c’est l’infidélité de Hajime qui a trompé (plusieurs fois) Izumi avec sa cousine. Mû par une attraction sexuelle dévastatrice, Hajime entretient plusieurs rapports intimes avec la cousine de sa copine. Le résultat de cette relation coupable, presque honteuse, sera de blesser profondément, non seulement Izumi, mais également Hajime lui-même puisqu’il finira par s’interroger sur la nature intrinsèque de son être. Toujours est-il que c’est au sortir de cette étape que ce dernier se rend à Tokyo, plein de doutes et en ayant mis une distance avec Izumi.

Chapitre 5

Les années de faculté et le début de la vie professionnelle dans une maison d’édition ne sont pas très passionnants pour le personnage principal. Pendant son parcours académique, il s’intéresse quelque peu aux activités politiques à travers grèves et manifestations estudiantines. Il participe aussi à quelques activités corporatistes. Mais dans le fond, il sait que chacune de ses participations est un renoncement à l’être qu’il est en réalité. Raison pour laquelle il ne développe aucun penchant particulier pour lesdits mouvements. L’emploi en maison d’édition que Hajime obtient à la suite de son cursus académique ne sera pas plus gratifiant. Travail monotone, sans grand intérêt et exécuté de manière mécanique, la correction de manuels scolaires n’est pas vraiment ce qui l’enthousiasme.

Chapitre 6

Ce chapitre est la preuve par quatre que la passion de Shimamoto-san est omniprésente chez Hajime.
La filature d’une dame présentant le même handicap et la même démarche que cette dernière, a conduit notre héros à se faire interpeller de manière polie, mais ferme par un quadragénaire qui selon toute vraisemblance, semble être l’amant de la dame en question. Hajime se retrouve donc dans une espèce de film d’espionnage où de l’argent lui est proposé en échange de son silence et sa discrétion.
Le supposé amant de la dame en rouge lui fait par ailleurs clairement comprendre qu’il n’a pas intérêt à contrevenir à l’arrangement qui lui est proposé sous peine de se voir exposé à des représailles.

Chapitre 7

La consécration sociale et financière qui est le point central de cette partie de l’œuvre marque un tournant décisif dans la vie de Hajime. La ville de Aoyama symbolise cette révolution. Il se marie avec Yukiko au gré d’une rencontre qu’il qualifie lui-même de hasardeuse. Grâce à ce mariage, il bénéficie du soutien de son beau-père pour mettre sur pieds, un, puis deux clubs de Jazz. Le succès matériel et financier est au rendez-vous, de même que la quiétude et la sécurité sentimentales. Il découvre les plaisirs d’une vie familiale harmonieuse, aux antipodes de la vie de solitaire qu’il a mené jusqu’ici. Par moment, il se surprend même à se demander s’il s’agit bien de lui. Un peu comme si lui aussi n’avait pas droit au bonheur. Ce tableau idyllique est toutefois assombri par l’évocation d’Izumi au détour d’une conversation avec un ancien camarade d’école.

Chapitre 8

Le retour fracassant et détonant de Shimamoto-san dans la vie de Hajime réveille tout un flot de souvenirs. Les deux amis d’antan se rappellent aux bons souvenirs de leur enfance. Ils évoquent ensemble les tournures qu’ont prises leurs vies respectives. En fait, c’est surtout Hajime qui fait une évocation de sa vie puisque Shimamoto-san refuse de se livrer. Durant ces retrouvailles, on apprend tout de même que cette dernière a perdu son père et que les relations avec sa mère ne sont pas au beau fixe. Au terme de leur entrevue, Hajime reste abasourdi, comme émergeant d’un rêve. Il se demande si cette rencontre est bien réelle, car c’est pour lui la matérialisation d’une vieille obsession. Obsession qui l’a d’ailleurs poussé à suivre Shimamoto-san dans la rue huit ans plus tôt.

Chapitre 9

Hajime et Shimamoto-san se rencontre au bar Robin’s Nest, trois mois après leurs retrouvailles.
Cette fois-ci la conversation est un peu plus débridée, un peu moins guindée. Hajime disserte sur sa profession de propriétaire de bar et le peu de nature artistique qu’elle recèle à son avis. Il apprend de Shimamoto-san qui elle n’a jamais travaillé ni réfléchi à la création de quoi que ce soit si ce n’est comment dépenser son argent. Et c’est sur ces entrefaites que celle-ci lui propose de l’accompagner au bord d’un fleuve. Hajime accepte l’invitation, mais avec un sentiment de culpabilité.

Chapitre 10

Le personnage principal accompagne son amie Shimamoto-san au bord d’un fleuve, dans la préfecture d’ishikawa, pour y répandre les cendres du bébé qu’elle a perdu un an plutôt. Au moment du retour à Aoyama, Shimamoto-san est victime d’un malaise qui oblige Hajime à faire preuve d’ingéniosité pour lui administrer ses médicaments. Il s’en suivra pour les deux le réveil de cette étrange attirance qui a toujours caractérisé leur relation. De sorte que, l’un comme l’autre aurait souhaité que l’escapade se prolonge.

Chapitre 11

Le beau-père de Hajime le sollicite pour être prête-nom dans une société sur papier qu’il souhaite créer.
Pendant leur échange, le père de Yukiko s’ouvre à lui et révèle que sa fille a jadis tenté de se suicider, suite à une déception amoureuse. Par la révélation de ce secret de famille jusqu’ici bien protégé, Hajime prend soudain conscience de la fragilité de sa conjointe. Même si Hajime n’est pas très à l’aise avec l’idée d’être un prête-nom, il ne peut se résoudre à refuser ce service au père de son épouse.

Chapitre 12

Ce chapitre consacre l’ancrage de Shimamoto-san dans l’esprit de Hajime. Après le développement d’une routine d’une rencontre par semaine pendant trois mois, Shimamoto-san s’évanouit une fois de plus dans la nature. Hajime se bat intensément contre l’image ubiquiste de cette dernière à travers beaucoup de sport et de travail. Il se sent vulnérable face au pouvoir d’attraction qu’il subit vis-à-vis de cette femme malgré que celui-ci finit par trouver un certain apaisement.

Chapitre 13

Hajime a de plus en plus de mal à cacher à sa femme son affection pour Shimamoto-san. Son agacement de ne pas la voir est de plus en plus perceptible. Il éprouve le désir ardent de se confesser auprès de Yukiko. Mais il se retient évidemment. Il lui arrive même d’avoir des réactions disproportionnées à l’endroit de sa femme et de son beau-père. C’est dans cette atmosphère que l’objet de sa passion réapparaît : Shimamoto-san.

Chapitre 14

Ce chapitre consacre l’union complète des deux amants Hajime et Shimamoto-san. Cette union est scellée par un rapport intime aussi intense qu’original. Le lieu et l’environnement musical dans lequel le passage à l’acte se fait reflètent la nécessité d’une grande intimité entre les deux tourtereaux. Cependant, au réveil, Hajime constatera avec tristesse que Shimamoto-san est partie. Peut-être pour ne jamais revenir.

Chapitre 15

Il s’agit ici du dénouement au cours duquel Hajime avoue à son épouse sa liaison. Remonter la pente s’avère extrêmement difficile avec la cohabitation de sentiments aussi divers que le remords, la nostalgie ou la culpabilité. La réconciliation avec Yukiko finit par être actée au bout d’un certain temps.
Mais c’est l’avenir qui importe. Les deux conjoints s’interrogent sur leurs capacités réciproques à faire sereinement face à l’avenir. Ils sont sûrs de s’aimer. Mais sauront-ils éviter de se faire souffrir à nouveau. Ils sont conscients d’avoir grandi en expérience. Pourront-ils capitaliser ladite expérience ?
Voilà l’interrogation qui leur taraude l’esprit.

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