Musset, On ne badine pas avec l’Amour, Résumé
Acte premier
Le chœur des paysans accueille le précepteur maître Blazius qui leur apprend le retour de son élève Perdican, fils du baron ; puis il commente plaisamment l’arrivée de dame Pluche, gouvernante de Camille, cousine de Perdican. La jeune fille, son éducation terminée, revient également au château.
En visite au château, maître Bridaine, curé de la paroisse, prévient le baron du penchant exagéré que le précepteur de son fils a pour la boisson. De son côté, le baron annonce à son ami curé et à dame Pluche sa résolution de marier Perdican et Camille.
Pourtant, les deux jeunes gens, qui ne se sont pas vus depuis fort longtemps, ne semblent pas faits l’un pour l’autre. Camille reste distante et se révèle insensible aux évocations nostalgiques de leur enfance. Alors que Perdican s’en souvient avec émotion, Camille lui répond avec froideur, au grand dépit du baron.
Désappointé par l’attitude de Camille, Perdican invite Rosette, sœur de lait de sa cousine, à partager son souper au château. Tandis que maître Blazius accuse à son tour le curé d’être un ivrogne, celui-ci arrive pour apprendre au baron, effondré, que son fils fréquente les paysans et soupe avec Rosette.
Acte II
Perdican reçoit enfin de la bouche de Camille l’aveu des raisons de sa froideur : la jeune fille doit retourner dès le lendemain au couvent. Pourtant, aussitôt après cette entrevue, elle charge dame Pluche de remettre un billet à son cousin.
Maître Bridaine, jaloux du précepteur, se désespère de ce que le baron lui réserve encore la place d’honneur à sa table. Il préfère fuir le château pour retourner à sa cure.
Perdican persiste à faire la cour à Rosette et ose même l’embrasser, tout en pleurant Camille. Il se rend toutefois au rendez-vous fixé par sa cousine. Camille lui annonce sa vocation religieuse, décision prise en réaction à ce qu’on lui a appris des hommes. Sa meilleure amie et les autres nonnes lui ont dressé un portrait peu engageant des hommes et de l’amour. Elle préfère renoncer au monde, et ce, malgré les arguments exaltés que Perdican avance en faveur de la passion amoureuse. Un gouffre semble s’être à jamais creusé entre eux.
Acte III
Le baron chasse maître Blazius, convaincu de vol et d’ivrognerie. Perdican, très troublé, ressasse mentalement sa conversation de la veille avec Camille. Le précepteur demande en vain à maître Bridaine d’intercéder en sa faveur auprès du baron. Le curé profite de sa disgrâce pour reprendre sa place à la table du baron.
Perdican intercepte une lettre adressée par Camille à son amie religieuse, dans laquelle elle se vante de laisser son cousin au désespoir en prenant le voile. Blessé dans son amour-propre, Perdican s’applique à rendre sa cousine jalouse. Il courtise fougueusement Rosette en présence de Camille, lui offrant sa chaîne en or et jetant dans la fontaine la bague offerte jadis par Camille. Il finit même par lui parler de mariage.
Camille, folle de rage, prévient sa gouvernante qu’il n’est plus question de départ et ayant compris que Perdican a lu sa lettre, décide de se venger. Elle invite son cousin à la rejoindre dans sa chambre tandis que Rosette se tient dissimulée derrière un rideau. Comme Perdican finit par avouer son amour à Camille, celle-ci tire le rideau et découvre la paysanne évanouie. Camille fustige Perdican et lui commande de racheter sa faute en épousant Rosette. Perdican prend Camille au mot.
Après avoir imploré en vain le baron de s’opposer à ce mariage incongru, Camille, désespérée par l’obstination de Perdican, part se recueillir dans un oratoire où elle est bientôt rejointe par son cousin. Là, les deux jeunes gens s’avouent enfin leur amour. La sœur de lait de Camille, qui a assisté à leurs enlacements cachée derrière l’autel, meurt de douleur. Les deux amants sont définitivement séparés par la mort de cette innocente victime.