Marcel Proust

Proust, La Prisonnière, Résumé

L’histoire débute alors qu’Albertine vient d’emménager dans l’appartement parisien du narrateur. Les parents de ce dernier sont partis en voyage, ce qui l’arrange car le comportement de sa petite amie scandaliserait sa mère. Cette dernière lui a envoyé une lettre dans laquelle elle explique ne pas apprécier la jeune femme, trop légère à son goût…

Le narrateur a des habitudes singulières. Par exemple, il adore rester dans son lit plusieurs heures après son réveil pour lire le Figaro que lui apporte Françoise, sa vieille gouvernante. Quand le narrateur parle à sa petite amie d’un futur mariage, celle-ci refuse cette éventualité car elle se considère comme trop pauvre. Le narrateur est lui-même peu convaincu de cette union car il a peur de perdre ses avantages de célibataire endurci et son attirance pour Albertine est si fluctuante, qu’il lui arrive de souhaiter qu’elle le quitte. Les deux jeunes gens ont, par ailleurs, un mode de vie opposé : lui est très sédentaire, tandis qu’Albertine sort tout le temps. Durant ses sorties fréquentes, le narrateur insiste pour qu’elle soit accompagnée par Andrée, une jeune femme en qui il a confiance. Maladivement jaloux, il soupçonne cependant Albertine de le tromper et de mentir quant à ses activités à l’extérieur en journée. Le soir, c’est tout autre chose : Albertine et le narrateur passent leur temps à faire de la musique, lire et jouer aux dames. Il adore observer sa petite amie pendant qu’elle dort. Il a l’impression qu’elle lui appartient alors complètement et qu’elle ne peut pas le décevoir comme lorsqu’elle est éveillée. Parfois, alors qu’elle dort profondément, il va jusqu’à se coucher contre elle pour l’embrasser sans qu’elle s’en aperçoive.

Albertine aimerait que le narrateur écrive davantage. Mais, paresseux, celui-ci n’y parvient jamais et se complaît dans son oisiveté. Il passe son temps à penser aux éventuelles infidélités de sa petite amie. Est-ce qu’Albertine l’aime vraiment ? Il ne peut répondre à cette question car, selon lui, elle ment constamment. Quant à Françoise, la gouvernante, elle n’apprécie pas la jeune femme qu’elle trouve fourbe.

Peu à peu, Albertine se montre moins affectueuse envers le narrateur. Suspicieux et jaloux, celui-ci la surveille constamment. Il lui interdit même de se rendre en compagnie d’Andrée dans les grands magasins afin d’empêcher les clients de la toucher, même accidentellement.

Parfois, le couple se rend à l’aérodrome pour y observer les aéroplanes. Ces sorties réussissent à apaiser le narrateur, même s’il se rend compte qu’Albertine devient de plus en plus distante et qu’il n’est pas heureux avec elle.

Un jour, le narrateur décide de rompre avec Albertine pour se rendre à Venise, ville qu’il rêve de visiter, mais il finit par renoncer à cette rupture et à ce voyage. Un soir, après une dispute, Albertine va se coucher en se montrant distante à son égard. Il reste devant la porte de sa chambre, puis rejoint la sienne, le cœur lourd, pour y pleurer toute la nuit.

Heureusement, son obsession pour Albertine disparaît parfois de son esprit et le laisse ainsi en paix. Le matin, par exemple, quand il se réveille, il écoute les différents sons provenant de la rue et les interprète poétiquement.

Des paroles d’Albertine contradictoires avec celles du chauffeur qui l’emmène en promenade finissent par troubler encore plus le narrateur quant à l’honnêteté de sa petite amie et de la gent féminine. Un jour, il demande même à Françoise d’aller porter un mot à Albertine dans lequel il exige qu’elle cesse sa ballade et le rejoigne au plus vite afin qu’ils sortent se promener ensemble. À sa grande surprise, Albertine accepte sans faire d’histoires et semble même réjouie à l’idée d’une balade en amoureux.

Le narrateur fantasme sur les femmes qu’il observe derrière la fenêtre de sa chambre ou même lors de ses sorties en compagnie d’Albertine. Il en vient à regretter d’être en couple car, s’il était encore célibataire, il pourrait vivre des aventures passionnées avec ces jeunes femmes.

Selon le narrateur, Albertine observe les jeunes femmes avec une insistance douteuse, ce qui le rend encore plus jaloux. Bizarrement, c’est quand il l’imagine en compagnie d’un amant ou d’une amante, qu’elle l’attire le plus. Il se remémore avec mélancolie l’image d’Albertine sur la plage de Balbec en Normandie, avant qu’il fasse sa rencontre. À cette époque, il la trouvait si désirable…

Le narrateur a un comportement contradictoire à l’égard de sa petite amie. Parfois, il se montre tendre et, d’autres fois, blessant. Bien qu’elle tente de masquer sa lassitude, Albertine paraît de plus en plus distante. Le narrateur imagine alors qu’elle projette de le quitter prochainement… Sa mère essaie de le dissuader de dépenser son argent pour Albertine, mais en vain. Il lui achète des tenues de luxe et lui fait même la promesse de lui offrir un yacht.

Un jour, le narrateur apprend le décès de Bergotte, un ami écrivain qu’il admirait. On apprend que celui-ci était malade, qu’il ne sortait plus de chez lui depuis longtemps et qu’il payait des jeunes femmes pour quelques caresses. On découvre également les circonstances de la mort de Bergotte : lors d’une sortie pour revoir un tableau de Ver Meer, il a été victime d’un malaise. Avant de mourir, son regard s’est fixé sur un élément de la peinture qu’il a répété plusieurs fois à voix haute, « un petit pan de mur jaune ».

Sans avertir Albertine, le narrateur se rend chez les Verdurin, dans leur salon du quai de Conti, pour découvrir le lieu où Swann dînait autrefois avec Odette. Il se remémore ses nombreuses conversations avec Swann. En chemin il fait la rencontre de Brichot, quasiment aveugle, qui lui parle du passé. Il rencontre aussi le baron de Charlus, devenu obèse, qui lui demande ce que devient Albertine en évoquant la beauté de la jeune femme et son esthétisme vestimentaire. Charlus entretient toujours une relation instable avec Morel. Par curiosité, il couche même parfois avec une femme. Morel, quant à lui, semble être tombé amoureux d’une actrice, relation qui rend Charlus fou de jalousie.

Un soir, Charlus organise lui-même la réception chez les Verdurin en établissant la liste des invités. Cela arrange Mme Verdurin qui espère ainsi recevoir une clientèle plus aisée dans son salon. Toutefois, Charlus se comporte comme s’il était le gérant de l’établissement ce qui finit par offusquer Mme Verdurin, laissée dans l’ombre. Sans demander sa permission, certains invités engagent même Morel pour qu’il vienne jouer chez eux. Après la réception, Mme Verdurin, folle de rage, se venge en révélant à Morel certains « traits douteux » de la personnalité de Charlus. En réalité, elle ment afin que Morel fasse son choix entre elle et son amant. Il choisit la gérante du salon. À la grande surprise de tous, le baron ne se venge pas contre Mme Verdurin, probablement parce qu’il a failli mourir en raison d’une grave pneumonie. Devenu humble, il ne souhaite plus qu’une chose à présent : le retour de Morel, son amant.

Albertine est furieuse quand elle apprend que le narrateur s’est rendu au salon des Verdurin. Ils se disputent à nouveau, puis il lui fait comprendre qu’il serait préférable qu’ils rompent sur-le-champ. Il découvre alors avec stupeur qu’Albertine connaît Esther, la cousine de Bloch qui est lesbienne. Il réalise que derrière son souhait de rupture se cache la peur qu’Albertine réclame des libertés incompatibles avec sa jalousie maladive. Il éprouve d’abord une certaine joie à observer le chagrin que cause la possibilité d’une rupture chez Albertine, puis c’est à son tour d’être bouleversé par cette éventualité. Le narrateur propose à la jeune femme de maintenir leur relation encore quelques semaines afin de décider s’ils doivent se quitter ou non.

Le narrateur reçoit un courrier de sa mère qui lui demande s’il souhaite toujours se marier avec Albertine. Il est incapable de lui répondre. Il continue à acheter des cadeaux luxueux à Albertine. Ce comportement déplaît évidemment à Françoise qui ne supporte plus la jeune femme…

Albertine n’attire plus autant le narrateur depuis qu’elle est sa « prisonnière ». Pourtant, il adore écouter la jeune femme jouer de la musique. S’il admire parfois son élégance, d’autres fois sa présence l’ennuie.

Les beaux jours ravivent les désirs de voyage et de conquêtes amoureuses du narrateur. Il fait comprendre à Albertine qu’il déteste ses mensonges, tout en admettant que le quotidien de cette dernière est si insoutenable qu’elle finira par se séparer de lui. Suite à une nouvelle dispute, le narrateur est persuadé qu’elle va le quitter. Au réveil, il constate qu’elle est toujours à ses côtés. Plus tard, le couple sort, mais Albertine boude, alors que les désirs de liberté du narrateur s’amplifient.

Lunatique, Albertine commence une activité avec engouement avant de s’en lasser soudainement. Désirant de plus en plus voyager à Venise et séduire d’autres femmes, le narrateur annonce un soir à Albertine qu’il la quitte définitivement. Après s’être réveillé, il demande à Françoise d’aller lui acheter un guide touristique. Elle lui apprend alors qu’Albertine a quitté l’appartement quelques heures plus tôt.

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