Racine, Esther, Résumé scène par scène
Esther de Racine est une tragédie du XVIIe siècle inspirée d’un récit biblique. Cette pièce en trois actes a été commandée par Madame de Maintenon pour ses élèves de la Maison Royale de Saint-Louis à Saint-Cyr. L’œuvre s’ouvre par un prologue religieux : La Piété, à la gloire de Louis XIV et de Madame de Maintenon.
Acte I Scène 1
Esther est en conversation avec sa confidente, Élise, dans son appartement du palais du roi Assuérus à Suse. Élise, croyant Esther morte, est surprise de la découvrir reine de Perse. Cette dernière l’informe que le roi l’a choisie pour sa beauté, ignorant qu’elle est juive, après avoir répudié son épouse Vasthi. On apprend qu’Esther a été élevée par son oncle Mardochée à la mort de ses parents et qu’elle a sauvé le roi d’un complot, notamment grâce à l’intervention de son père adoptif.
Acte I Scène 2
Dans cette courte scène, des jeunes filles israélites gardées cachées par Esther, chantent à la gloire de la reine et déplorent leur exil. Esther et Élise sont présentes et les encouragent à chanter leurs malheurs.
Acte I Scène 3
Mardochée parvient à approcher Esther afin de l’informer que le roi, conseillé par son favori Aman, a signé un décret visant à exécuter dix jours plus tard tous les juifs du royaume, femmes et enfants compris. Il demande à sa nièce de dévoiler au roi qui elle est vraiment. Cependant, Esther explique que personne n’a le droit de s’adresser au roi de Perse sans y avoir été invité sous peine de mort.
Acte I Scène 4
Dans ce monologue, Esther adresse une longue tirade à son Dieu pour l’assurer qu’elle défendra sa religion et le prie de la soutenir dans son dessein d’aller parler avec le roi.
Acte I Scène 5
Cette scène est entièrement chantée par le chœur de jeune filles israélites. Elles interpellent leur dieu dans une lamentation sur le triste sort qui leur est réservé et pleurent les offenses de leurs aînés qui causent à présent leur mise à mort. Ces jeunes femmes expriment d’abord leur crainte de mourir si jeunes puis se fondent en une prière enflammée afin de demander à dieu de les protéger.
Acte II Scène 1
Aman, conseiller du roi Assuérus, discute avec Hydaspe, officier du palais intérieur.
Il lui conte sa haine pour Mardochée qui, seul, refuse quotidiennement de le saluer à l’entrée du palais royal ainsi que sa méprise pour le peuple juif qui a persécuté les amalécites dont le ministre est un descendant. Hydaspe, de son côté, l’informe que le roi a eu une nuit très agitée et faite de cauchemars. Pour se calmer, le roi a lu les annales de son royaume, dans lesquelles sont consignées tous les événements dans l’ordre chronologique. Aman se félicite du sort prochain réservé aux juifs mais s’inquiète du délai de dix jours qui précède les mises à mort.
Acte II Scène 2
Dans cette très courte scène, Assuérus s’adresse à deux de ses officiers : Hydaspe et Asaph. En relisant ses annales, il réalise que sans l’intervention de Mardochée, il aurait été assassiné dans son lit par deux traîtres persans. Le roi exige ensuite de rester seul avec Asaph.
Acte II Scène 3
Assuérus s’enquiert de l’identité de son sauveur auprès d’Asaph. Il réalise que, pris par les affaires qu’exige son poste royal, il avait totalement oublié de récompenser Mardochée. Il apprend que l’infortuné se trouve chaque jour assis aux portes du palais sans réclamer de remerciement, mais également que cet homme est juif et que par conséquent, il est condamné à être exécuté avec le reste de son peuple selon le décret royal. Le roi renonce à condamner son sauveur et appelle un officier.
Acte II Scène 4
Hydaspe entre à la demande du seigneur qui cherche à être conseillé au sujet de Mardochée. L’officier l’informe qu’Aman est à la porte. Le roi souhaite alors le consulter afin qu’il donne son avis sur la meilleure manière de remercier un loyal sujet.
Acte II Scène 5
L’ambitieux Aman est intimement persuadé que c’est lui-même que le roi souhaite récompenser pour ses conseils et son mérite. Il propose alors qu’un riche seigneur du royaume mène un des coursiers du roi, pompeusement orné, sur lequel l’honoré serait vêtu des couleurs royales et du diadème. Le convoi sillonnerait les rues de Suse pendant que le seigneur crierait à tous : «Mortels, prosternez-vous : c’est ainsi que le Roi honore le mérite et couronne la foi.» Assuérus est enchanté par la proposition de son ministre et l’informe que c’est Mardochée qui sera le bénéficiaire de ces éloges. De plus, le roi décide que c’est Aman qui mènera le destrier en clamant les honneurs du juif et en veillant à ce que tous fléchissent le genou devant lui.
Acte II Scène 6
Assuérus est seul et fait part de ses pensées intimes. Les faveurs accordées à Mardochée lui semblent considérables mais il pense en tirer profit pour sa réputation personnelle. En gratifiant Mardochée de ces honneurs, il montre sa bienveillance à l’égard de la foi et de la fidélité en évitant de montrer de l’ingratitude au peuple en exécutant les juifs alors que son sauveur est membre de cette communauté. Il différencie ainsi l’innocent des coupables.
Acte II Scène 7
Esther entre avec sa suite dans la salle du trône, ce qui lui attire le courroux du roi. La reine s’évanouit, soutenue par les jeunes israélites de sa suite. Son époux, inquiet, l’assure qu’elle ne craint rien et qu’elle peut lui parler librement. Il lui annonce, après une tendre déclaration d’amour, qu’elle peut être assurée du succès de son entreprise et l’exhorte à se confier. Esther exige alors que le ministre Aman soit convié à se joindre à eux pour le repas.
Acte II Scène 8
Élise se retrouve seule avec le chœur israélite. Ces femmes clament et chantent leur foi inébranlable tout en s’inquiétant de la colère du roi. Elles sont par la suite appelées auprès de leur reine.
Acte III Scène 1
Cette scène se déroule dans les jardins de la reine. Aman confie son désarroi et sa colère à son épouse, Zarès. Il se sent humilié et trahi par son roi pour lequel il estime avoir tout sacrifié. Sa compagne tente de le raisonner et lui propose de fuir la cour.
Acte III Scène 2
Hydaspe rejoint le couple pour informer le conseiller qu’il est attendu à la réception d’Esther. Il le supplie de ne pas emporter son chagrin à la table de la reine et de profiter des honneurs qui lui sont rendus par cette invitation.
Acte III Scène 3
En introduction au dîner royal, le chœur chante la gloire du roi tout en lui conseillant implicitement de ne pas se fier aux conseils perfides et destructeurs dont il est assailli.
Acte III Scène 4
Le roi Perse invite son épouse à se confier en l’assurant à nouveau qu’il lui accordera tout ce qu’elle souhaite. Esther, à genoux, avoue alors que son père est juif et qu’elle est donc condamnée à périr avec son peuple, selon les ordres de son royal époux. Elle retrace l’histoire de son peuple, ses victoires et ses erreurs, tout en rappelant au roi l’espoir que les juifs avaient placé en lui, suite à la chute de son prédécesseur. Esther affirme qu’Aman calomnie et souhaite exterminer les juifs, notamment Mardochée, pour des raisons strictement personnelles, et que ce ne serait absolument pas dans l’intérêt du royaume. Le roi, bouleversé par ces révélations, s’éloigne pour réfléchir et fait demander Mardochée.
Acte III Scène 5
Le perfide Aman implore la reine d’apaiser la colère du roi afin qu’il soit épargné. Il se repent et souhaite réparer l’injustice dont il a fait preuve envers les juifs en mettant à mort leurs ennemis. Désespéré, le ministre se jette aux pieds d’Esther.
Acte III Scène 6
Le roi revient, accompagné de sa suite, et trouve le traître aux pieds de son épouse. Il annonce que le trouble dans lequel est plongé son conseiller trahit ses perfidies et le condamne à mort sur le champ. Le ministre est emporté par les gardes royaux.
Acte III Scène 7
Assuérus offre à Mardochée les biens et la puissance d’Aman et rend sa liberté au peuple juif.
Acte III Scène 8
Asaph, officier du roi, approche pour annoncer à son souverain le décès de son ancien conseiller, dont la dépouille est traînée par le peuple en fureur. Mardochée rappelle à Assuérus le péril imminent qui guette les juifs. Le roi décide donc de révoquer le sanglant décret dicté par Aman.
Acte III Scène 9
Dans cette scène finale, le chœur de jeunes filles israélites chante la gloire et le triomphe de leur dieu qui a su éclairer le roi, trompé dans son discernement par un traître présomptueux. Assuérus est amplement célébré ainsi qu’Esther qui s’est mise en danger pour sauver son peuple d’une mort certaine.
Pourquoi Racine resserre-t-il se long délai acte 1 scène 3
Pourquoi Racine resserre-t-il se long délai