Gionot, Un Roi sans divertissement, Résumé
Près de la scierie de Frédéric trône un vieil arbre : un hêtre ancestral témoin de bien des drames, gardien des secrets de M. V. qui avait l’habitude de l’utiliser pour ses funestes desseins. C’est cette histoire que l’auteur va nous conter.
Hivers 1843.
Un village dont on ignore le nom est en alarme : une jeune villageoise, Marie Chazottes a disparu, Georges Ravanel a été agressé par un inconnu, des cochons ont été lacérés de mystérieux signes…
Bergues, le braconnier, décide de pourchasser l’inconnu en suivant les traces de sang laissés dans la neige, en vain.
Printemps 1844, un soir d’orage.
Frédéric, le propriétaire de la scierie, rencontre un homme, songeur, dont la tête est appuyée contre l’arbre ancestral. L’inconnu vient d’un village voisin, Chichiliane.
L’automne s’installe. Les arbres revêtent des couleurs resplendissantes.
Hivers 1844.
Le braconnier Bergues disparait. Langlois, un capitaine de gendarmerie est assigné à l’enquête. Il s’installe chez Saucisse, une aubergiste. C’est au tour de Delphin Jules Callas de disparaitre.
L’auteur s’interroge : pourquoi perpétrer des crimes ? Pour la beauté du sang versé, pour l’esthétisme de la mort peut être.
A noël, pendant la messe de minuit, Langlois ressent la présence du meurtrier.
Février 1845.
Frédéric aperçoit une silhouette à travers le brouillard. Un homme s’éloigne du vieil arbre…
Excité par la curiosité, Frédéric inspecte l’hêtre et découvre, au creux de son tronc, des cadavres.
Aussitôt, il décide de suivre les traces du meurtrier. Il marche jusque Chichiliane où il apprend l’identité du coupable : M. V.
Frédéric s’empresse d’alerter Langlois. Le meurtrier est arrêté et abattu de deux coups de pistolet.
Une fois l’exécution accomplie, Langlois démissionne.
Il faudra attendre 1 an pour voir Langlois revenir au village.
En 1846, Langlois est sollicité pour débarrasser le pays des loups. Force est de constater que le gendarme déchu a bien changé : il impose le respect par la crainte qu’il inspire, par son aigreur et son austérité.
Seuls, les châtelains Tim, rompent l’ennui qui sclérose le village par de petites fêtes.
En hiver, une grande chasse aux loups est organisée. La traque est un succès : Langlois abat la bête de deux coups de pistolet… triste réminiscence de l’exécution accomplie un an plus tôt.
1867. Saucisse est désormais une vielle femme. Elle vit avec Delphine, la veuve de Langlois. Le mystère sur la personnalité de ce dernier reste entier. Interrogée par les villageois, l’aubergiste raconte ce dont elle a été témoin 20 ans plus tôt :
Langlois était tourmenté parle souvenir de M. V. et ne parvenait pas à comprendre les raisons de ses crimes. Un jour, il lui a demandé de l’accompagner dans un village voisin. Il souhaitait rencontrer anonymement une brodeuse. Pendant qu’elle feignait de commander quelques dentelles, Langlois scrutait un portrait. La brodeuse n’était autre que la veuve du meurtrier. En effet, Langlois, poussé par une curiosité morbide, espérait expliquer la monstrueuse personnalité de l’assassin. Mais bien souvent les meurtriers sont des hommes comme les autres…
Plus tard, accablé par la tristesse et le tourment, Langlois cherchait à se marier. Il confia à Saucisse le soin de lui trouver une femme pour le divertir de ses maux. Delphine fut choisie, mais rien n’aurait su distraire cet homme qui n’était plus que l’ombre de lui-même.
Un après midi, Langlois fit tuer une oie. Il contempla avec fascination le sang maculer la neige.
Le soir même, le pauvre homme se suicida d’une cartouche de dynamite dans la bouche.