Hugo, L’Homme qui rit, Résumé 2
L’homme qui rit est un roman de Victor Hugo publié en 1869. Celui-ci se déroule en Angleterre entre la fin du XVIIème siècle et le début du XVIIIème siècle.
Première partie
Ursus est un vieux savant philosophe qui vagabonde à travers l’Angleterre. Accompagné de son loup, Homo, il gagne sa vie avec des spectacles de ventriloquie et des ventes de potion. Nous sommes en janvier. Des comprachicos abandonnent le jeune Gwynplaine, âgé d’une dizaine d’années. Il s’agit d’une terrible communauté spécialisée dans le commerce d’enfants qu’ils achètent et mutilent avant de les revendre à des rois auprès desquels ils servent de bouffons. Comprenant qu’il est désormais seul, l’enfant assiste au départ de leur bateau. Effrayé après la découverte d’un pendu goudronné, il s’enfuit. Peu après, un violent orage, doublé d’une tempête de neige, surgit. L’ourque des comprachicos fait naufrage. Avant de disparaître dans les flots, l’un d’eux jette à l’eau une bouteille contenant l’aveu de l’enlèvement de Gwynplaine.
Celui-ci continue à errer. Alors qu’il lutte seul contre le froid, il découvre des traces de pas dans la neige et décide de les suivre. Celles-ci mènent jusqu’au corps d’une jeune femme à l’agonie. Sur son sein git un nouveau-né, une petite fille qui vit encore. Il décide de la sauver et de poursuivre sa route avec elle vers Portland. Arrivé dans une ville dans le Weymouth, il frappe en vain à toutes les portes. Il est alors interpellé par Ursus qui les invite à rentrer dans sa roulotte et leur offre le gîte et le dîner. Le lendemain, le vieil homme s’aperçoit que le sourire de Gwynplaine est en réalité une mutilation des comprachicos. L’enfant portera éternellement ce large sourire semblable à une grimace, et qui le défigure. Le bébé, quant à lui, est aveugle. Il décide de les garder sous son aile.
Deuxième partie
L’auteur revient sur la vie de Lord Linnaeus Clancharlie. Ce républicain s’est exilé de son plein gré en 1630. Son fils illégitime, présumé unique héritier, n’est autre que David Dirry-Moir qui va bientôt épouser Josiane, la jeune sœur de la reine Anne au pouvoir. Aussi belle que redoutable, Josiane se paie les services de son jeune serviteur Barkilphedro. Si Anne est jalouse de sa jeune sœur, Barkilphedro, dépendant malgré lui de la jeune femme, ne cherche qu’à s’en débarrasser. Nommé responsable des objets trouvés en mer, il tombe par hasard sur la fameuse bouteille jetée par les comprachicos au moment du naufrage. Cette bouteille contient la véritable identité de Gwynplaine, un objet dont Barkilphedro se servira comme outil de vengeance.
Nous sommes alors en 1705. Quinze ans plus tard, nous retrouvons les deux enfants toujours aux côtés d’Ursus. Le nouveau-né, Dea, est alors une jeune fille de seize ans. Avec Gwynplaine, ils présentent des pièces de théâtre qui rencontrent un grand succès. L’argent gagné grâce aux spectacles leur a même permis de construire un théâtre ambulant, le Green-Box. Si le sourire mutilé de Gwynplaine suscite l’hilarité des spectateurs, Daa, aveugle, loue sa beauté intérieure. Les deux jeunes gens forment alors un couple complémentaire : elle belle et aveugle, lui moqué pour sa laideur mais au grand cœur. Ursus projette même de les marier.
Heureux du succès de leur pièce, Chaos Vaincu, la joyeuse troupe se rend à Londres afin d’y donner plusieurs représentations. La pièce est très bien accueillie, ce qui leur fait rencontrer de nombreux admirateurs, comme Tom-Jim-Jack, mais aussi beaucoup d’ennemis. Certains saltimbanques n’hésitent pas à exprimer leur jalousie tandis que docteurs et théologiens décrient le côté contestataire de la pièce. Ursus résiste, malgré les discours pleins de hargne de Gwynplaine contre le pouvoir et les menaces de mort qu’ils continuent de recevoir. La duchesse Josiane, envoyée par David Dirry-Moir, assiste à la pièce. Contrairement aux autres spectateurs, elle ne rit pas un seul instant. Gwynplaine et Ursus sont éblouis par sa beauté, mais l’oublient rapidement. Or, une fois rentrée chez elle, la duchesse envoie une lettre à Gwynplaine dans laquelle elle déclare vouloir se donner à lui.
Bouleversé, Gwynplaine décide de se laisser tenter. Mais après une nuit aux côtés de Dea, il choisit de rester auprès d’elle et jette la lettre au feu. Alors que les deux amants sont ensemble, le wapentake, un serviteur de la couronne, ordonne à Gwynplaine de le suivre sous peine de se faire exécuter. Le wapentake est en effet un personnage singulier, qui peut contraindre quiconque de le suivre par le simple toucher. Le jeune homme est contraint de s’exécuter sans même avoir le temps de prévenir Ursus. Le vieil homme observe cependant la scène de loin, impuissant.
Voilà à présent Gwynplaine dans une prison souterraine. Il y rencontre un autre prisonnier qui pense le connaitre et même avoir contribué à sa défiguration. On lui révèle alors que son véritable nom est Fermain Clancharlie et qu’il n’est autre que le seul fils légitime et héritier naturel de Linnaeus Clancharlie, à la place de son demi-frère David Dirry-Moir. Sous le choc, Gwynplaine s’évanouit. Lorsqu’il se réveille dans le château de Windsor, il est habillé comme un prince et Barkilphedro se tient à ses côtés. Il lui annonce qu’il est désormais un Lord et épousera Josiane à la place de David Dirry-Moir, envoyé en mer. C’est là sa vengeance contre la duchesse.
Décidé à retrouver son amour et ses amis, Gwynplaine tente de quitter le château mais se perd dans le dédale des couloirs. Il se retrouve malencontreusement dans la chambre de Josiane, nue. Celle-ci s’offre à Gwynplaine. L’auteur nous fait comprendre que cette attirance relève uniquement d’un désir sadomasochiste, Josiane souhaitant s’humilier en couchant avec un monstre.
Le lendemain, Gwynplaine doit siéger pour la première fois à la Chambre des Pairs. La séance tourne rapidement à la catastrophe. Le jeune homme se fait moquer pour ses interpellations sur l’arrogance des Lords. Dans un long discours où il se présente comme « la misère venue de l’Abysse », il pointe du doigt leur indécence. Ses larmes ne peuvent s’empêcher de couler lorsqu’il évoque Dea et Ursus. Les Lords le surnomment « l’homme qui rit » à cause de sa bouche mutilée, le traitent de « clown », de « bouffon ». Pendant ce temps, Ursus tente de cacher l’absence de Gwynplaine à Dea : il joue la pièce à sa place en imitant sa voix grâce à son talent de ventriloque. Or, Dea n’est pas dupe et s’aperçoit de l’absence de son ami. Quelques jours plus tard, les affaires de Gwynplaine sont renvoyées à Ursus. Ne le voyant pas rentrer, le vieil homme le pense mort.
Gwynplaine ne supporte pas cette vie à la cour. Il prend la décision d’y renoncer pour retourner auprès de ses amis. Mais lorsqu’il arrive à la taverne d’Ursus, celle-ci est vide. Ursus et Dea ont en effet été priés de quitter l’Angleterre sous peine d’emprisonnement. Seul et désemparé, Gwynplaine songe à se suicider en se jetant dans la Tamise. Il est retrouvé de justesse par Homo qui le guide jusqu’à Dea et Ursus, alors en route pour la Hollande. Mais l’émotion est trop forte pour la jeune fille. Elle s’éteint dans les bras de Gwynplaine. Il la rejoint dans la mort en se jetant à l’eau, laissant Ursus seul avec son loup comme au début du roman.