Voltaire, Zaïre, Résumé
L’histoire se situe à Jérusalem, en Palestine, au treizième siècle, durant l’époque des grandes croisades. Il s’agit de la période où le Roi de France, Saint Louis, livre un combat sans merci sur les terres d’Arabie. Orosmane, le bel et jeune soudan régnant sur Jérusalem, de confession musulmane, est amoureux d’une de ses esclaves, Zaïre. Tout le monde pense que la jeune fille est musulmane car elle a été élevée dans cette foi depuis son enfance, mais en réalité sa religion de naissance est la religion chrétienne. Elle partage largement les sentiments que le sultan Orosmane éprouve à son égard. La jeune femme confie d’ailleurs cette idylle à son amie et esclave Fatime. Elle lui avoue même qu’elle serait prête à renoncer à sa religion de baptême par amour.
Toutefois, un évènement inattendu vient perturber les projets des deux amoureux. Un chevalier s’annonce au Palais du sultan Orosmane. Il revient après avoir accomplie sa mission. Il s’agit de Nérestan, un jeune chevalier Français, parti chercher les rançons de plusieurs prisonniers en France.
Parmi les captifs à libérer se trouvent Zaïre et Lusignan. Orosmane est en proie à un dilemme car il ne souhaite absolument pas libérer ses deux esclaves. D’une part, parce qu’Orosmane craint toujours la rivalité entre lui et Lusignan, qui n’est qu’autre que l’ancien roi de Jérusalem, reconnu par les chrétiens. De l’autre côté, se trouve sa bien-aimée, Zaïre, qu’il souhaite également garder près de lui. Le choix semble impossible à faire aux yeux d’Orosmane, qui ne sait que décider. Nérestan insiste sans relâcher pour obtenir la libération des derniers prisonniers, cette obstination fait pour le coup naître le soupçon dans le cœur d’Orosmane.
De son coté, Zaïre est également en proie au doute, elle est partagée entre son amour pour le sultan et sa religion de naissance. Ce doute continue de nourrir les soupçons du grand jaloux qu’est Orosmane, alors que les préparatifs pour leur mariage sont lancés.
Nérestan continue d’œuvrer sans repos à la libération de leur chef. Zaïre travaille également dans l’ombre pour parvenir à libérer Lusignan de sa captivité. Leur ténacité leur apporte la victoire et Lusignan est alors libéré. L’annonce de la libération de l’ancien roi des chrétiens se diffuse au sein des prisonniers, qui se prosternent au pied de Lusignan, signe de reconnaissance en leur chef. Grace à la croix portée que porte Zaïre autour de son cou depuis sa naissance et à une cicatrice sur le corps de Nérestan, Lusignan s’aperçoit rapidement qu’ils sont en réalité ses propres enfants. Il les croyait jusque-là morts. Lusignan est déçu quand il apprend que sa fille s’est convertie à l’Islam Zaïre reste le christianisme. Ils conviennent ensemble que cela devra rester un secret entre la jeune fille et son père au moment où ils doivent se séparer.
Par amour et en dépit de sa jalousie, Orosmane accorde une entrevue entre Zaïre est Nérestan, sans savoir qu’ils sont pourtant frère et sœur. Zaïre explique alors à son frère qu’elle aime Orosmane et qu’elle s’apprête à l’épouser. Cependant la jeune fille annonce vouloir respecter sa religion au moment de la mort de son père Lusignan et ce malgré tout l’amour qu’elle porte à Orosmane.
Lorsque le sultan l’emmène à la mosquée, Zaïre prend la fuite. Orosmane qui au début s’est montré patient et attentionné, devient de plus en plus jaloux et suspicieux, doutant des sentiments de Zaïre alors que le refus de Zaïre provient du fait qu’elle ne souhaite pas renier sa religion perdue depuis sa naissance. Elle demande donc à Orosmane de lui accorder un peu de temps, pour réfléchir et assoir sa décision, avant de se prononcer , avant de quitter son fiancée elle tente de le convaincre de ses sentiments sincèrement de le rassurer sur son amour.
Ne sachant que faire, Zaïre confie à son amie Fatime qu’elle aime Orosmane de tout son être mais qu’elle ne peut pas révéler le secret au sujet de sa foi religieuse et qu’elle préférerait même plutôt mourir que de faire éclater la vérité.
Le sultan vient à la rencontre de Zaïre pour lui annoncer que leur histoire d’amour est bel et bien finie. En effet, il ne veut plus être en proie au doute et à la suspicion. Cependant il comprend au même moment que la jeune fille ne lui a pas menti sur ses sentiments et qu’elle l’aime malgré toute cette confusion. C’est la raison pour laquelle il accepte de lui accorder une dernière chance, quand Zaïre lui demande de patienter jusqu’au lendemain, et qu’elle pourra alors lui dévoiler ses secrets à ce moment-là.
Cependant une lettre destinée à Zaïre est interceptée est amenée à Orosmane. Le sultan redoute ce que contient cette lettre mais décide tout de même d’en prendre connaissance. Il s’agit de Nérestan qui donne par le biais de cette lettre un rendez-vous à Zaïre. Ne sachant pas quoi penser de cette situation et pour en avoir le cœur net sur les intentions de la jeune femme, Orosman autorise que la lettre soit délivrée à Zaïre.
Le piège se referme sur Zaïre qui prend connaissance de la lettre. Elle décide alors qu’elle ira rejoindre son frère Nérestan au rendez-vous fixé afin de respecter sa religion de baptême et qu’elle ira tout avouer à Orosmane après cet entrevue avec son frère. Malgré la désapprobation de son amie Fatime, elle envoi l’esclave porteur de la lettre d’aller prévenir son frère qu’elle accepte le rendez-vous. L’esclave qui est en réalité un espion du sultan, remonte l’information auprès d’Orosmane qui devient alors hors de tout contrôle.
Le sultan toujours éperdument amoureux de Zaïre, se met à pleurer pour la première fois de sa vie. Orosmane n’a qu’un seul désir, c’est celui de se venger de cette trahison.
Alors, il la voit, il devient fou de rage et court vers elle : il l’assassine en la poignardant dans le sein. Orosmane vient de tuer la femme qu’il souhaite épouser. On arrête sur le champ Nérestan et on le fait venir Nérestan sur les lieux du drame. Devant la dépouille de la jeune fille, Nérestan s’écrit « Ah ! que vois-je ! ah !ma sœur ! » Orosmane vient de découvrir que Nérestan et Zaïre ne sont pas amants mais frère et sœur. Orosmane est atterré par cette nouvelle et prend alors conscience de sa terrible erreur. Il prend donc la décision de faire tous les prisonniers chrétiens. Incapable d’assumer son geste et dans un élan de désespoir, il se donne la mort devant le corps de Zaïre.